Vous aimez le confort, l’ordre et l’élégance? Faites un tour du côté de l’Art déco. Vous marcherez dans un monde de luxe et de prestige et vous reviendrez la tête pleine d’idées.
Un peu d’histoire. La Grande Guerre (1914-1918) vient de se terminer. Que de sang, que de morts! L’Europe est traumatisée. Il faut remonter le moral des gens. Il faut les convaincre que le bonheur est devant.
En France, il faut rebâtir des centaines de milliers d’habitations détruites par la guerre. Celles encore debout ont souffert d’un manque d’entretien. Le parc immobilier est à refaire. Pendant ce temps, des milliers de paysans quittent la campagne dévastée pour venir s’installer à Paris. Il faut faire vite, mais que faire?
Industriels et artistes de l’époque misent sur un style qui avait pris naissance juste avant la guerre : l’Art déco. D’autant plus qu’il se prête bien aux nouvelles technologies et à la fabrication en série dans les usines.
En 1925 se tient à Paris l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes. Les milliers de visiteurs venant de partout dans le monde en ont plein la vue. Même les pavillons sont construits selon l’Art déco.
Tout devient Art déco: l’architecture, la déco intérieure, le mobilier, la mode vestimentaire, même les trains et les autos. C’est pure folie, mais nous sommes dans les années 20. Ne les appelle-t-on pas les années folles?
L’Art déco se répand aux quatre coins de Paris, puis sur tous les continents du monde. Une première dans l’histoire d’ailleurs.
Pureté, symétrie parfaite, couleurs riches, géométrie audacieuse dans les formes sont à la base de l’Art déco. Trop rationnel, vous dites? Oui et non car le style n’arrive pas à cacher quelques mèches rebelles qui font tout son charme.
Jetez un coup d’œil à la photo de la chambre à coucher. Richesse, raffinement et opulence marquent l’ensemble pourtant sobre. Les accessoires décoratifs sont réduits au minimum. Une impression de verticalité se dégage de la pièce, une exigence de l’Art déco d’ailleurs. La table de chevet y est pour beaucoup. Tout est clair, ordonné, harmonieux, sans aucun chichi esthétique. Remarquez le lustre se reflétant dans le grand miroir.
La lampe vitrail résume à merveille l’esprit Art déco: sobre, discrète, épurée. Rien de tapageur. On perçoit une mèche rebelle de ce style très ordonné dans la lampe sur pied en fer forgé. Il s’agit de l’abat-jour Charleston. Il évoque joyeusement l’esprit des années folles.
Le cosy corner serait une création propre à l’Art déco. Il consiste à encastrer un fauteuil, un canapé ou un lit dans l’angle d’une pièce, parmi les étagères. D’ailleurs, Wikipedia offre un exemple de fauteuil Art déco. Le côté épuré, la souplesse du cuir et les rondeurs invitent au confort. Rien de commun avec les fauteuils Louis XIV et compagnie qui pèchent par excès de style.
Au fait, l’Art déco déteste les moulures. Trop rébarbatif, trop chargé. Par contre, il se laisse tenter par la dorure, la laque, le bronze et le cuivre.
Les références à l’Art déco, papier et numérique, sont abondantes. Voici quelques suggestions:
- Bruxelles Art déco, 1920-1930, Norma éditions, 1996, 236 pages
- Art Deco New York, David Garrard Lowe, Watson-Guptill Publications, 2004, 214 pages
- Paris Art déco, architecture des années 20, Jean-Marc Larbodière, Massin éditeur, 2008, 157 pages
- Wikipedia français à l’article Art Deco fr
- Wikipedia anglais à l’article Art Deco en
Photos : iStockphoto LP et Wikipédia.