(Photo Wikipedia)
Saviez-vous que, tout comme ses anciennes rivales qu’étaient les deux tours jumelles du World Trade Center, l’Empire State Building avait été victime d’un crash? Rien de comparable, évidemment! C’était au moment où la Deuxième Guerre mondiale prenait fin, le 28 juillet 1945.
Perdu dans le brouillard, un bombardier s’encastra au 79e étage de l’édifice côté nord, tuant 14 personnes. Il y eut un petit miracle par contre: enfermée dans un ascenseur, une femme fit une chute de 75 étages. Elle survécut! Bénie des dieux la madame! Betty Oliver figure dans le livre des records Guinness.
Plus tard, un dirigeable tenta de s’arrimer au mât de l’immeuble. L’opération faillit tourner à la catastrophe, le dirigeable se tournant presque sur lui-même. Assez pour arroser d’eau les piétons qui circulaient dans un périmètre de plusieurs rues autour du gratte-ciel.
À 78 ans bien sonnés, l’Empire State Building reste le symbole de New York. Que d’anecdotes ses murs doivent avoir à raconter! Et peu importe ce que l’avenir lui réserve, l’Empire State Building restera toujours le premier bâtiment de l’histoire à avoir dépassé les cent étages. Et celui sur lequel King Kong a effectué sa célèbre escalade!
Après la destruction du World Trade Center en septembre 2001, l’Empire State Building a retrouvé son statut de l’immeuble le plus élevé de New York. Reste que les habitants du Big Apple ont toujours témoigné une affection particulière à l’égard de l’édifice qui, sans être une merveille architecturale, fascine toujours autant. Un peu comme la Tour Eiffel à Paris, pourtant dépassée depuis longtemps par la tour du CN à Toronto et les frivolités immobilières à Dubaï. Bien sûr, il y a son observatoire qui attire des milliers de touristes chaque année avec son panorama à 360 degrés.
Dans le dernier billet, on a vu que l’Empire State Building avait été construit en l’espace de 410 jours seulement, à raison de quatre étages et demi par semaine. C’était durant la Grande Dépression de 1929. Une performance éclatante de ceux qu’on appelait les « Sky Boy », ces fameux ouvriers déambulant sur les poutres d’acier sans aucun harnais d’attache.
(Photo Wikipedia)
La facture totale, terrain compris, avait dépassé les 40 millions $ mais, vu le krach économique, la valeur marchande de l’édifice n’atteignait même pas 25 millions $.
À l’époque, l’Empire State Building était un peu aux yeux des habitants de New York ce que le stade olympique est aux yeux des Québécois aujourd’hui: un gros éléphant blanc! Dans les premiers mois suivant de l’inauguration en mai 1931, les administrateurs de ce qui était censé être une nouvelle merveille du monde ne réussirent même pas à louer la moitié des bureaux. La crise économique sévissait! L’édifice devint la risée de la ville. On l’appelait le « Empty State Building ». Il faudra attendre l’année 1950 avant de voir un début de rentabilité. L’immeuble fut donc dans le rouge pendant 20 ans!
L’édifice fut vendu en 1951 pour 34 millions $. Souvenez-nous! Le coût de la construction avait été de 40 millions, vingt ans plus tôt! Trois ans plus tard, soit en 1954, il fut vendu pour 51,5 millions$. Un joli petit profit de 17 millions $ en trois ans! Le vent avait changé de bord!
Faut dire que le nouveau propriétaire avait muni l’immeuble d’une antenne de plus de 60 mètres qui devint le principal relais des stations de diffusion de la ville.
En 1967, l’Empire State Building perdit sa réputation de gratte-ciel le plus élevé du monde, surpassé par un édifice de Moscou. C’était à l’époque de la Guerre froide!
Puis, en l’an 2000, le très riche Donald Trump se porta acquéreur du célèbre immeuble après une longue bataille juridique qui avait duré dix ans…..pour le revendre dès le lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Pour 57,5 millions! Voyant des locataires quitter l’édifice de peur que le gratte-ciel devienne la prochaine cible des terroristes, Trump avait pris panique!
Les deux tours jumelles détruites, l’antenne de l’Empire State Building récupéra presque toutes les stations de diffusion, radio et télé, que lui avait volées leWorld Trade Center lors de la construction en 1973.
Un dernier mot : les maniaques de New York savent que l’éclairage au sommet de l’édifice s’adapte aux événements de l’actualité mondiale. Les couleurs changent. Exemples: en vert et rouge le jour de Noël; en bleu, blanc, rouge le soir des matchs des Rangers de New York au Madison Square Garden; lavande et blanc le jour du défilé gai; en jaune le jour de la sortie du film Les Simpson.
Demain, je vous parlerai de la restauration du fameux hall Art Déco dans la section Aménagement intérieur et extérieur. Il vaut un billet à lui seul.
Pour en savoir plus sur l’Empire State Building, lisez notre billet « Le gratte-ciel de King Kong fait peau neuve » ou visitez le site www.esbnyc.com, ou encore le site Wikipedia qui est vraiment complet.