Selon un livre qui vient de paraître en Suède, le fondateur de la chaîne de magasins IKEA, Ingvar Kamprad, serait engagé dans une bataille juridique avec ses trois fils. L’enjeu: une partie de l’héritage de l’entrepreneur suédois qui se chiffrerait entre 3,2 et 4,8 milliards en dollars canadiens.
Les trois fils auraient pratiquement gagné la bataille.
Curieux, j’ai tenté d’en savoir davantage sur le fondateur d’IKEA, la multinationale la plus importante du monde dans le secteur de l’ameublement.
Selon Wikipedia, IKEA compte 338 magasins répartis dans 41 pays. Son chiffre d’affaires en 2011 était de 25,2 milliards d’euros pour un bénéfice de 3 milliards.
Ingvar Kamprad est né en Suède en 1926. C’est en 1943 qu’il lance IKEA avec l’appui financier de son père qui voulait le récompenser pour ses excellentes notes à l’école. Cela veut dire que Kamprad n’avait que 17 ans. Au Québec aujourd’hui, il serait en cinquième secondaire ou en première année au cegep. Étonnant quand même!
C’est comme si un Québécois de 17 ans, Samuel Tremblay mettons, aujourd’hui inscrit en cinquième secondaire au Triolet à Sherbrooke ou à L’Odyssée à Laval ou ailleurs, fonderait un tout petit magasin de meubles qui, dans plusieurs années, deviendrait la multinationale la plus importante de la planète.
Un bémol par contre: IKEA ne vendait que «des stylos, de la petite maroquinerie, des cadres, des nappes, des bijoux et des bas en nylon par le porte à porte», nous apprend Wikipedia. Les meubles s’ajouteront en 1947 (d’autres disent 1948) et seront vendus par correspondance.
À partir de 1951, Kamprad ne vend que des meubles. Le premier «vrai» magasin est fondé en 1953. Et la fabrication des premiers meubles se fait en 1955. L’année suivante apparaît le concept IKEA qui allait révolutionner le monde de l’ameublement: la livraison des meubles en kit que l’acheteur monte lui-même.
Que faisait Ingvar Kamprad avant ses 17 ans? Il vendait des allumettes, des décorations de Noël et des semences. « J’ai acheté des semences pour le jardin. J’ai fait une grande réussite avec ça. Je rendais visite à toutes les maisons de mon village. Après cette année, j’ai pu m’acheter ma première bicyclette», a-t-il déclaré.
Le mot IKEA est un acronyme: I pour Ingvar, K pour Kamprad, E pour Elmtaryd (nom de la ferme familiale) et A pour Agunnaryd (nom du village natal). Retenez bien cet acronyme. Il se place drôlement bien dans une conversation à bâtons rompus, surtout durant la période des fêtes qui s’en vient.
Les chiffres qui établissent la fortune réelle d’un homme d’affaires et son rang au niveau mondial varient au fil des années et selon les critères d’analyse. De façon globale, on estime que Kamprad figurait vers 2010 parmi les dix hommes les plus riches de la planète.
Malgré son immense richesse, Kamprad est un modèle de frugalité. Il voyage presque toujours en classe économique, réutilise les sachets de thé, glisse dans ses poches les sachets de sel et de poivre trouvés dans les restaurants, achète les cartes et les cadeaux de Noël durant les ventes d’écoulement et demandait à ses employés d’écrire des deux côtés d’une feuille de papier.
L’homme a admis avoir fréquenté le milieu des fascistes durant la Deuxième Guerre mondiale, donc au moment où il lançait IKEA. Il s’est excusé pour cette erreur de jugement et l’a attribuée à l’influence de son père et de sa grand-mère qui vouaient une grande admiration à Hitler.
Surprise! IKEA n’est plus suédoise. L’entreprise est maintenant néerlandaise.
Références et photos :
Agence France-Presse (Stockholm 19 septembre)
Wikipedia français à l’article Ingvar Kamprad avec photo de Baqirjazid sur Wikipedia Commons
Wikipedia anglais à l’article Ingvar Kamprad
Wikipedia français à l’article IKEA avec photo de Olibrius sur Wikipedia Commons