C’est comme la fille qui dit : «Dès que je l’ai vu, j’ai su que c’était lui.» Lui étant son compagnon de vie, son futur mari, son mari, l’homme de sa vie finalement.
Si ces mots sortent plus souvent de la bouche d’une femme que celle d’un homme, l’inverse se produit également. Brian Mulroney, ancien premier ministre du Canada, l’a dit un jour à propos de sa femme Mila: «En la voyant, je savais qu’elle serait ma femme.»
Comment peut-on savoir au premier coup d’œil, ou dès les premières rencontres, que c’est la personne en face de nous qui partagera le reste de notre existence?
C’est ce qu’on appelle le coup de foudre.
On n’y croit, on n’y croit pas. Reste que le phénomène existe chez les acheteurs de maison. Combien de fois n’entendons-nous pas: «Dès que j’ai vu la maison, elle m’a plu tout de suite. Je savais que ce serait elle.» Pourtant, l’acheteur avait visité un tas de maisons avant. Rien à faire. Toutes ces maisons sont écartées du revers de la main. L’acheteur a trouvé «sa» maison.
Un peu plus tard, le coup de foudre commence à s’expliquer. C’est comme la fille qui dit à son amie à propos de son amoureux au bout d’un certain temps: «Tu sais quoi, je pense que c’est sa voix finalement qui m’a séduite. Son humour aussi. Sa manière d’être finalement.»
Pour la maison, c’est pareil. À force de l’habiter, on commence à comprendre. L’auteur et sociologue Martin de la Soudière l’explique dans l’ouvrage collectif L’autre maison, consacré aux résidences secondaires à la campagne:
«Décidé à acheter, comment se décide-t-on pour une région, un lieu précis, une maison? Pour celle-ci et pas pour telle autre? Pour ici et pas pour ailleurs? Si le choix est parfois le fruit du hasard, les qualités propres à une maison et à ce qui l’entoure ne sont pas pour autant secondaires ni aléatoires. Elles peuvent même fonctionner comme arguments d’un coup de foudre, et un paysage jouer comme un appel, comme une intimation secrète de s’installer ici ou pas du tout. »
Dans le même bouquin, une femme raconte pourquoi elle et son mari ont été fascinés par un coin de la région qu’ils habitaient, ayant déjà leur propre maison à proximité :
«On avait donc acheté d’abord une première maison. Mais en fait, ça a été une chance d’avoir dû la revendre, car j’aimais beaucoup la maison, c’est vrai, mais pas le coin : on n’avait pas de vue, et puis, en sortant de chez nous, on n’était pas libre, il y avait des voisins, le village…À cette époque, je passais presque tous les jours devant ce terrain. C’était un pâturage. Il m’avait frappée. C’est marrant, ce coin m’a tout de suite plu. C’était ce coin ou rien. Mon mari aussi. Et maintenant, c’est ce coin que j’aime toujours, c’est où est notre maison, c’est notre petit bois…»
Je vous reviens avec beaucoup d’informations sur le sujet au cours des prochaines semaines.
Référence
- L’autre maison, la «résidence secondaire», refuge des générations, éditions Autrement, 1998, 183 pages
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