Bien qu’il soit de la végétation, le gazon a une faible performance environnementale selon diverses études. Seriez-vous prêt à laisser tomber votre tapis vert au profit d’un autre produit?
Une étude réalisée par l’Université du Québec en Outaouais démontre que la pelouse est une piètre joueuse dans la lutte contre les changements climatiques comparativement aux autres plantes basses, notamment parce qu’elle a peu d’effet sur les îlots de chaleur. Les données ont confirmé que la température au sol près d’une surface gazonnée était en moyenne 2 degrés Celsius plus élevée que celle d’une surface d’herbes non entretenues (comme celles qu’on trouve dans un champ).
Un grand consommateur d’eau potable
Aussi, cette herbe a besoin de beaucoup d’eau pour être en santé soit environ 4 litres par mètre cube. Si l’été n’est pas pluvieux, c’est l’eau potable qui est utilisée pour nourrir la pelouse. Si l’on fait un calcul rapide, on réalise que l’arrosage de cette verdure qu’on apprécie tant à la maison a un impact négatif sur l’environnement.
La disparition de certains insectes
Dans certains secteurs où cette herbe est omniprésente comme en banlieue, il y a une faible concentration d’insectes invertébrés, ce qui inquiète les environnementalistes. Cela serait relié avec la tonte de la pelouse. De nombreux insectes ne survivent pas à cette « agression ». Or, plusieurs d’entre eux sont des pollinisateurs qui sont précieux dans notre écosystème parce qu’ils aident à la pousse des fruits et légumes.
Les solutions pour votre gazon!
Vous n’avez pas envie de vous départir de votre belle surface verte? Commencez par utiliser de l’eau provenant d’un baril récupérateur d’eau de pluie lorsque vous désirez l’arroser. Une autre idée est de pomper l’eau d’un fossé au lieu d’utiliser de l’eau potable. Pour aider les insectes, espacez les jours de coupe pour leur permettre de survivre plus longtemps ou offrez-leur des abris comme des pots à fleurs ou des haies luxuriantes.
Par quoi remplacer le gazon
Pour être plus écologique, il est recommandé de troquer la pelouse pour d’autres sortes de végétaux bas (couverture végétale) tels que des fleurs des champs ou du trèfle nain. Ces derniers demandent peu d’entretien et exigent moins de produits chimiques ou de coupe. Par contre, ils ne produisent pas l’effet soigné d’un « tapis vert » que plusieurs recherchent. Vous ne pouvez vous résoudre à vous départir de votre pelouse? Il est possible d’améliorer la performance énergétique générale d’un terrain résidentiel en ajoutant des graminées à son aménagement. Cette verdure est clémente pour la biodiversité et devient un abri pour les précieux insectes.
Avoir de la pelouse dans son aménagement paysager est culturel et bien ancré dans nos mœurs québécoises. Même si plusieurs propriétaires de maisons trouvent que son entretien demande beaucoup de temps, ils ne souhaitent pas l’échanger pour un autre type d’herbes. Et on peut le comprendre! D’ailleurs, de plus en plus de chercheurs s’intéressent à la façon d’améliorer les performances écologiques du gazon.
Espérons que nous aurons bientôt accès à un type de pelouse tout aussi joli, facile d’entretien et plus écologique.