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Quand la maison héberge la musique

Durant les périodes intenses de création, John Lennon se levait tard à la maison après une longue nuit de répétition au studio d’Abbey Road.  Paul McCartney arrivait chez lui peu de temps après. Parfois, il tirait John du lit.

Dès le réveil, Lennon s’installait  souvent au piano ou à la guitare et se mettait à jouer. McCartney le suivait ou se pointait avec un air en tête qu’il fallait creuser. Puis on filait au studio. De retour à la maison le soir,  Lennon se mettait au piano ou à la guitare avant le dodo. C’était sa vie.

Je me souviens avoir lu que, parfois après sa sortie du lit, Robert Charlebois s’installait au piano. Parfois nu de la tête aux pieds, il cherchait la note qui lui avait échappé la veille au studio.  Pas étonnant qu’il ait chanté dans la chanson Ordinaire: «Ma vie à moi, c’est la musique.»

Au début des années 90, je suis allé à la maison du chef d’orchestre Guy St-Onge  pour réaliser une entrevue. L’homme est l’un des musiciens les plus accomplis au Québec. Il a été pendant des années le directeur musical à l’émission Ad Lib animée par Jean-Pierre Coallier. Il a aussi accompagné Gregory Charles en spectacle.
J’avais été frappé par le nombre d’instruments de musique dans les pièces de la maison. Au sol et aux murs. Il était évident que toute la vie de Guy St-Onge, même chez lui, tournait autour de la musique.

C’est bien beau la musique, mais il faut un endroit où jouer sans nuire à autrui. 

Lennon, Charlebois et St-Onge possédaient leurs résidences. C’est plus facile et, à bien y penser,  indispensable.

Je me souviens d’un trompettiste qui se pratiquait dans le logement adjacent au nôtre. On l’entendait dans tout l’immeuble. Comme il jouait bien et à des heures raisonnables, on lui avait donné notre bénédiction. Plus tard, il s’est acheté sa maison.

Au moment où j’écris ce billet, je suis installé dans la cafétéria du pavillon Claude-Champagne de l’Université de Montréal, où loge la faculté de musique. J’entends la clarinette, la trompette, les percussions. Étudiants et étudiantes pratiquent. Peuvent-ils le faire à leur appartement? Probablement pas pour la plupart d’entre eux. Ils ont sûrement hâte de devenir propriétaires.

(Suite demain dans le billet Création musicale à la maison)

Photo : iStockphoto LP