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Création musicale à la maison

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Récemment, j’ai parcouru l’album de famille de la chanteuse française France Gall.  Celle qui chantait: «Qui a eu cette idée folle un jour d’inventer l’école, c’est ce sacré Charlemagne, sacré Charlemagne!»

Comme il est écrit à l’endos, ce n’est pas un livre en soi, c’est un album de famille. Et c’est vrai. Si vous aimez les albums de famille, vous serez ravi.  On a vraiment l’impression d’entrer dans un coin de l’intimité de la chanteuse.  Feuilleter l’album est très agréable et même relaxant.

France Gall partageait la vie de Michel Berger qui a écrit la musique de l’opéra-rock Starmania et aussi celle de La légende de Jimmy dont le parolier est Luc Plamondon. Berger est mort en pleine gloire à l’âge de 45 ans.

France Gall et un copain du couple racontent au lecteur la vie de Berger à travers des souvenirs et des photos, exactement comme si nous étions autour d’une table avec eux. J’ai parcouru l’album «d’une traite». Un moment très spécial.

On apprend qu’en 1975,  le couple  achète une villa à Paris. Au milieu de la salle de séjour trônait un piano,  un Steinway blanc. France Gall écrit: «Nous nous mettions tout le temps au piano, Michel me faisait chanter dès qu’il écrivait quelque chose.»

Elle ajoute: «Nous avions une vie très créative, pleine de musique, merveilleuse.»  Une photo nous montre Berger dans le jardinet avec un violoncelle.

France Gall: «L’écriture de Starmania, ça s’était fait dans des maisons, chez nous ou dans des villas qu’on avait louées, en Normandie, à Paris, à Montréal.»

Elle soutient que la deuxième version de Starmania, dix ans plus tard, s’est réalisée en famille durant l’été, au Québec, dans la maison de Luc Plamondon au bord d’un lac (probablement le lac Memphrémagog).

Pour un musicien ou une musicienne,  jouer ou composer de la musique est un mode de vie en soi.

Quand un piano, une guitare, un violon, un violoncelle ou autre instrument devient le centre de la vie d’une maison, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un art de vivre. Agréable pour les uns, désagréable pour les autres.

Il fut un temps où la chanteuse québécoise Nanette Workman ne vivait qu’avec des musiciens. Par contre, j’ai connu une fille qui a juré ne plus jamais cohabiter avec un musicien. L’expérience avait été traumatisante. Toujours dans sa bulle, le gars, toujours ailleurs, toujours distrait, disait-elle.

Il faut de tout pour faire un monde.

(Ce billet est la suite du billet Quand la maison héberge la musique publié hier)

Référence:
Michel Berger Haute Fidélité, paroles France Gall photos Thierry Boccon-Gibod,  Éditions Fetjaine 2012, 140 pages

Photo : iStockphoto LP