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La maison d’enfance de Bobby Orr

Ils sont légion à considérer Bobby Orr comme le meilleur joueur de hockey de tous les temps. Aux yeux de Sam Pollock et de Scotty Bowman, il fait partie des joueurs les plus spectaculaires de l’histoire.

Bobby Orr (Wikipedia cca Aaron Frutman, flickr)
Bobby Orr (Wikipedia cca Aaron Frutman, flickr)

Il est le seul défenseur de la Ligue nationale de hockey à avoir terminé en tête des compteurs de la Ligue, exploit qu’il a réalisé deux fois, et le seul à avoir reçu le trophée Norris remis au meilleur défenseur en huit occasions, sans arrêt, de 1968 à 1975.
Bobby Orr est une légende.

L’homme vient de publier son autobiographie. En revenant un soir chez moi, Anabel m’a accroché dès mon entrée. «Je viens de lire l’autobiographie de Bobby Orr», dit-elle, toute excitée. Elle se jette sur un calepin et me raconte pendant vingt minutes toutes les phrases qu’elle avait notées. Elle était fébrile.

Curieux, j’ouvre le livre et je tombe sur les phrases suivantes:

«Notre foyer ne respirait guère l’aisance; ce n’était décidément pas un palais. On pouvait s’en rendre facilement compte à certains détails: les planchers, par exemple, n’étaient pas de niveau. En fait, si vous laissiez quoi que ce soit sur le sol, il finissait par glisser ou à rouler à l’autre bout de la pièce.
«Je me souviens que pendant les longs hivers du nord de l’Ontario, notre maison était terriblement froide. Si nous voulions regarder une émission à la télévision, peu importe sa durée, nous devions nous vêtir comme si nous sortions dehors.

«Quand je dis que certaines pièces de notre maison n’étaient pas chauffées,  je ne veux pas simplement dire qu’elles étaient froides: on y gelait, littéralement. Les jours les plus glaciaux, du givre se formait sur les commutateurs, et nous devions d’abord en déloger les petits morceaux de glace avant de pouvoir allumer la lumière.

«Notre maison était bâtie contre une crête de granit et quand, à la venue du printemps, le mercure montait, l’eau produite par la fonte de glace et de la neige dévalait la paroi rocheuse et ruisselait par la porte de la cuisine.

«Notre maison était située près de deux voies ferrées. Celle qui se trouvait de l’autre côté de la rue était si proche que vous pouviez parfois penser que les trains passaient parfois dans notre salon.»

Vous croyez que le gars se plaint? Absolument pas! C’était leur maison. Vous découvrirez, en lisant l’histoire de sa vie, que la vie de famille est ce qu’il y a de plus important pour lui. Ses parents étaient, à ses yeux, les meilleurs du monde. La maison, en tant qu’objet physique, est secondaire.

Ce qui lui importe, ce sont les relations humaines. La preuve: il défend bec et ongles ses amitiés avec deux personnages controversés du hockey: Alan Eagleson et Don Cherry.

Vous êtes amateur de hockey? Orr évoque les joueurs de son temps: Gordie Howe (savoureux), Bobby Hull, Jean Béliveau, décrit l’incroyable sensation de gagner la Coupe Stanley, glisse un mot sur les joueurs qui lui ont succédé: Mario Lemieux, Sidney Crosby, Erik Karlsson. Et se permet un commentaire sur la famille Lindros.

Ses opinions sur le surentraînement, le plaisir de jouer au hockey, les camps d’été et la place des bagarres dans le hockey d’aujourd’hui sont étonnantes.

Références:
Pour l’amour du hockey, l’histoire de Bobby Orr, autobiographie,  Hurtubise, 2014,  282 pages

Photo: Wikipedia Creative Commons Attribution Aaron Frutman (flickr)