J’ai toujours eu l’impression que les gens parlaient beaucoup de leurs maisons. Que ce soit à l’usine, au bureau ou chez moi, il me semble avoir entendu un tas de commentaires revenir et revenir et revenir. Exemples: «J’ai hâte de finir de payer ma maison», «Il faut que je rénove la salle de bain», «Pensez-vous que les taux d’intérêt vont monter?», «Merde, il y a toujours quelque chose à faire!», «Si je n’avais pas vendu ma première maison, elle vaudrait tant aujourd’hui.» Et bien d’autres commentaires comme ceux-là.
Du côté de la famille de ma conjointe, tous des propriétaires vivant en banlieue, la maison est souvent le prétexte pour amorcer une conversation et casser le silence. Les passionnés de hockey étant une minorité, il est plutôt rare d’entendre une voix louanger Carey Price, mettre en évidence un bon coup de Marc Bergevin ou évoquer le dernier exploit de P. K. Subban.
Sinon, la famille se rabat comme tout l’monde sur la météo, l’état des routes, la santé de l’un et des nouvelles de l’autre et les prix de l’essence.
En novembre dernier, donc au plus fort de la dégringolade du prix du pétrole, l’organisme CAA Québec publiait un communiqué de presse au titre accrocheur: Le prix de l’essence : encore plus populaire que le hockey.
J’ai vite compris en parcourant le premier paragraphe qu’il s’agissait d’un sondage pour vérifier quels sujets sont les plus évoqués lorsque vient le moment de briser la glace avec un interlocuteur.
CAA Québec avait demandé à la population canadienne de classer divers sujets en fonction de leur popularité. Curieux, je me suis précipité pour voir où se situait celui de la maison. Deuxième, troisième, quatrième?
Oubliez ça!
Les huit premiers sujets sont, dans l’ordre: la famille et les enfants, la météo, le travail, les problèmes personnels, le prix de l’essence, les nouvelles locales, les projets de voyage et le hockey. Non seulement la maison n’y figure pas, elle se fait même doubler par les voyages.
Mon impression n’était qu’une illusion.
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