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J’ai frappé un mur!

Alvin Toffler! J’ai repéré son nom sur un rayon en fouinant à la bibliothèque municipale.  Alvin Toffler! Le futurologue qui ébranlait le monde entier dans les années 70 et 80 avec des bouquins comme « Le choc du futur ».

Curieux, je me suis demandé ce qu’il avait bien pu écrire sur l’avenir de la maison à l’époque. J’ai saisi le livre. Le titre: «La troisième vague». L’année: 1980. Mon dieu, plus de 30 ans déjà!

Fébrile, je saute à la table des matières. Surgissent les mots : la maison électronique.  Je suis tout excité.

Alvin Toffler avait-il prédit l’ordinateur central qui actionne à distance le chauffage, l’éclairage, le système d’alarme, la climatisation, l’ouverture et la fermeture des fenêtres,  le fonctionnement du four et de l’aspirateur? Avait-il prédit que l’on marcherait sur un plancher aux impressions numériques? Avait-il prédit que, couchés dans nos lits, on jouerait à un jeu vidéo ou on regarderait un film grâce à une télécommande intégrée à la tête du lit? Avait-il prédit qu’on déambulerait dans nos cuisines pendant que l’ordinateur contrôle les plaques de cuisson et dirige le débit d’eau dans l’évier?

En d’autres mots, Toffler avait-il été le premier à définir les prémisses de la domotique, cette nouvelle science qui traite de la centralisation des dispositifs d’un bâtiment à l’ère de l’informatique?

J’attaque le chapitre. Je passe d’une page à l’autre. Rien de tout ça. Pas un seul mot!

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Plus j’avance, plus je comprends ce qu’évoquait l’expression « la maison électronique » à la fin des années 70. La maison était électronique du moment qu’elle renfermait un ordinateur et  un télécopieur. Du moment qu’elle permettait aux cadres et aux employés de travailler à distance. Autrement dit, du moment qu’elle permettait le travail à domicile.
Ce n’est pas rien, remarquez!  Toffler avait prédit l’explosion des travailleurs autonomes et il a eu raison. Comme futurologue, le coup était fumant.

D’ailleurs, pour le plaisir de s’étourdir un brin, pensons-y comme il faut. Un intervalle de 30 ans, c’est court. À l’époque, on disait maison électronique pour une résidence qui comprend un ordinateur et un télécopieur. Aujourd’hui, on dit maison intelligente, informatisée, robotisée pour une résidence qui est « full » numérique.

C’est un méchant bond dans le temps! Et le laps de temps est très court.

Voici un passage du passage qui vous arrachera un sourire.  Je vous rappelle que le livre a été écrit en 1980.

« Que le travailleur à domicile programme un ordinateur, rédige une brochure, surveille à distance un atelier de production, dessine les plans d’un immeuble ou tape électroniquement du courrier, il est évident qu’un changement immédiat intervient : le transfert du travail à la maison sous-entend que nombre de gens mariés qui, actuellement,  ne se voient que quelques heures par jour auront par la force des choses des contacts moins superficiels. Certains, sans aucun doute, trouveront cette coexistence continuelle insupportable mais beaucoup d’autres s’apercevront que l’expérience partagée a sauvé leur union et que leurs relations en sont sorties très enrichies. »

Source : Alvin Toffler (1980). La troisième vague, éditions Denoël, Paris

Photo : iStockphoto LP