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Le Grand Montréal peut respirer

Je m’en souviens comme si c’était hier. Et plusieurs d’entre vous s’en souviendront également.

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Dans les années 80 et 90, plusieurs experts annonçaient un pic pétrolier pour 2015. La demande allait excéder l’offre. La production mondiale ne suffirait plus. Le  prix à la pompe allait grimper de façon spectaculaire. Les déplacements en auto seraient devenus si exorbitants  que le transport en commun était appelé à connaître un essor sans précédent.

Du point de vue de l’immobilier, on voit tout de suite les conséquences. Les prix à la pompe étant trop élevés, beaucoup de nouveaux propriétaires se seraient tournés vers la ville pour l’achat de leur première maison. Les propriétaires déjà installés en banlieue auraient été tentés de quitter la banlieue pour la ville.

Résultat: les prix des propriétés allaient exploser au cœur et en périphérie des grandes villes. En banlieue, vu l’affaiblissement de la demande, c’est l’inverse qui se serait produit.  Montréal et les autres grandes villes étaient donc sur le point d’entrer dans une zone de turbulence.

Je suppose que, devant la fluctuation des prix, à un moment donné, le marché immobilier se serait rééquilibré par lui-même. Reste qu’il se serait drôlement fait secouer.

Certains experts étaient si sûrs de leurs prédictions qu’ils avaient annoncé une prolifération de «fermettes» en périphérie des grandes villes. Les basses-cours se seraient multipliées. Bref, une importante agriculture urbaine aurait vu le jour.

Aurait-on vu apparaître, comme au Japon, des petits hôtels où les gens passent leurs nuits une fois de temps en temps pour éviter de retourner  à la maison?

On connaît la suite. Non seulement le fameux pic pétrolier de 2015 n’a jamais eu lieu, mais c’est le contraire qui s’est produit. Le prix du pétrole s’est effondré. Personne n’avait vu venir la popularité grandissante de l’exploitation du gaz de schiste,  alternative de taille au pétrole, qui a pris tout le monde par surprise, y compris les pays producteurs  de pétrole.

Se peut-il que le pic pétrolier ne soit que retardé?

Assisterons-nous un jour à un déséquilibre qui freinera sérieusement l’étalement urbain vers la Rive-Nord et la Rive-Sud en ramenant les propriétaires au cœur de Montréal ?

Selon les experts,  le pic n’aura jamais lieu, comme le rapportait l’éditorialiste André Pratte de La Presse, fin observateur de l’industrie pétrolière.

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