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Un trip à quatre

Source: iStockphoto LP

Après six ans de solitude à deux bien appréciée, voilà que des amis décident de partager leur intimité avec deux de leurs grands enfants. Pendant un an, dit le père. Peut-être deux, dit la mère. Peut-être plus longtemps, dit le fils du père. Un an max, dit la fille de la mère. L’avenir le dira.

Au fait, l’année d’internat de la mère, doctorante, devient une occasion en or de se rapprocher de leurs enfants, surtout de leur nouvelle petite-fille.

Voici leur histoire qui vous fera peut-être penser à d’autres histoires qui se vivent sous un même toit. Le couple a donc décidé de louer un appartement à Montréal. Là où leurs jeunes travaillent et étudient.

Les trois mousquetaires (se rappeler qu’ils étaient quatre en réalité),  se sont d’abord assis pour parler de leurs « exigences » et de leurs craintes respectives. Les enfants de 26 et 28 ans insistaient pour être considérés comme des colocs et non des enfants. Ils veulent donc partager les frais liés à l’appartement : loyer, chauffage, assurance, internet, téléphone.

Les parents offrent de payer la nourriture de base. Les enfants ajoutent qu’ils vont confectionner leurs repas et acheter ce qui leur manque.

Première question qui tue : est-ce comprendre qu’ils ne cuisineront que pour eux et qu’ils s’attendent à pouvoir piger allègrement dans les mets préparés par la maman? Surtout qu’ils ont hâte de manger sa bonne bouffe à nouveau. Réponse : ils s’entendent pour mettre les mets préparés à partager sur une tablette du frigo ou d’étiqueter les plats qu’ils veulent se réserver.

Les parents avaient le sourire en coin lorsque leur grand de 26 ans, amoureux de musique heavy métal et maniaque de jeu vidéo jusqu’à jouer tard dans la nuit, leur explique l’importance de respecter la tranquillité de chacun. Un retour aux études universitaires et la colocation avec des amis semblent l’avoir assagi. Les deux enfants se mettent d’accord de pouvoir inviter leurs amis à leur guise tout en respectant les heures de sommeil de chacun.

L’appartement maintenant.
Descriptif : l’appartement lumineux (pour la maman) devra comporter au moins trois chambres non adjacentes (…), des planchers de bois (la fille et le père ont le nez sensible), un grand balcon pour manger à l’extérieur (la mère ne peut vivre sans) et au moins deux prises électriques par chambre (mauvaise expérience du fiston). Si l’appartement est situé au-delà du deuxième étage, faudra un ascenseur (tous d’accord). Et si possible, un stationnement (la mère se croise les doigts).

Emplacement : près d’une ligne d’autobus 24 heures (pour les jeunes); près de la ligne de métro orange ou bleue (pour les jeunes); de préférence à trente minutes à pied de l’université (pour les jeunes); quarante minutes à pied de la bibliothèque nationale (pour le père); trente minutes en auto de Greenfield Park (pour la mère).

Prix : comme les parents sont plutôt du genre « simplicité volontaire », que la mère termine un doctorat à temps plein, que le père écrit un roman, que leurs enfants travaillent et étudient à l’université, la limite est fixée à 1200 $ de loyer par mois, plus les frais d’assurance maison, d’électricité, de chauffage, de télécommunications. Le tout divisé en quatre.

Deuxième question qui tue : est-ce que les chums et blondes devront payer ? Essayez de répondre avant de lire la suite.

Rappelons que les enfants veulent être considérés comme des colocs et que le couple formé par les parents paie deux portions des frais plus la bouffe de base. Combien d’heures, de nuits ou de jours le chum et la blonde devront-ils passer à l’appartement avant de partager les frais? La copine restera au moins trois jours par semaine. Le futur amoureux de la fille restera combien de temps? Juste une nuit? Ils paieront leur bouffe? Ils resteront enfermés dans la chambre pour ne pas déranger ou faire comme s’ils ne cohabitaient pas ? Ils prendront leurs douches à deux pour économiser l’eau chaude?  La réponse n’a toujours pas été trouvée.

En avez-vous?

À suivre demain…

Photo : iStockphoto LP