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Sur la grande route de Toronto

«Ils sont partis entre deux seaux d’eau, sur la grande route de Toronto, vers les chutes Niagara» chante Robert Charlebois en décrivant un mariage des années 50 dans la chanson Les talons hauts.

Royal_Ontario_Museum P. Morgan, Wikipedia
Royal Ontario Museum P. Morgan, Wikipedia

Si vous filez vers l’Ontario durant vos vacances, entre deux seaux d’eau ou pas, pourquoi ne pas faire un saut à Toronto?

La première ville du Canada regorge de résidences cossues, de manoirs, de propriétés ancestrales. Son patrimoine immobilier est riche en édifices majestueux. Flâner dans les rues des quartiers les plus typiques doit être une expérience inoubliable pour les mordus de l’immobilier.

Toronto renferme-t-elle des constructions inusitées?  À part la tour du CN, rien de particulier ne nous vient à l’esprit. Bien sûr, il y a les édifices chics et classiques.  Le Fairmont Royal York par exemple. Mais Casarazzi veut davantage. Il veut de l’inusité.

En feuilletant les pages d’un magnifique livre de référence : Old Toronto Houses, je me disais combien les vieilles propriétés torontoises étaient somptueuses lorsque je suis tombé sur des spécimens d’habitation qui m’ont fait sourire. Lorsqu’on sourit, c’est que le charme de l’immeuble dépasse le cadre architectural. Un soupçon d’inusité flotte dans l’air.
Mon premier coup de cœur? La Mason House (31 Bedford, Park Avenue).  Le toit est parfaitement rond.  Comme un dôme.  Très étroit le dôme par contre. En fait, on dirait le haut d’un silo à grains.  La forme du bâtiment évoque une ruche d’abeille, effet accentué par le revêtement en bardeaux.

Brune et à la façade étroite, la Mason House appartient au Shingle Style, un genre rustique que l’on retrouve abondamment sur les côtes du Maine et dans les Adirondacks.  Elle a été habitée par un certain Albert Houle, un fleuriste du coin, de 1907 à 1922 (page 119).

Mon deuxième coup de coeur? Un trio infernal, celui des trois maisons qu’on appelle McCabe Houses (St-George Street, Cabbagetown, face à la station de métro St-George) Il faut les voir pour saisir toute la force du terme infernal. Elles sont d’un rouge flamboyant sans être criard. Elles sont du même style et presque de la même dimension, mais de forme différente.  On ne se lasse pas de les regarder. Les façades sont resplendissantes à leur manière. Tout est stylisé sans être surchargé. Ces trois maisons appartiennent au Bay-n-Gable Style (pages 106-107).

De vulgaires cottages sont responsables de mon troisième coup de cœur. Les trois sœurs d’Amelia Street à Cabbagetown sont vraiment mignonnes. Comme si elles avaient été tirées d’un conte pour enfants. Un stuco pâle, une porte flanquée d’une fenêtre de chaque côté et une troisième au-dessus. Une frise blanche sous le pignon dans le style Lacy Victorian Gingerbread. Et ça s’arrête là! Humbles, sobres mais combien attachantes! (page 90)

Ce trio de cottages se compare aisément aux Wellesley Cottages (Wellesley Street East, Cabbagetown). Sept petites maisons blotties les unes contre les autres, en stuco blanc, toits bleus, une fenêtre de chaque côté de la porte.  Une petite barrière blanche ferme la propriété.

M’ont également arraché un sourire: la cheminée à trois conduits de la Colborne Lodge (Colborne Lodge Drive, High Park), demeure de style Regency Cottage qu’on peut visiter d’ailleurs; la McNamara House (50 Heath Street WestDeer Park) avec son toit plat, ses larges avant-toits et son aspect comprimé;  la maison bleue ciel et bleu poudre sur Prince Arthur AvenueParkdale.

Curieux, j’ai consulté Wikipedia avant de terminer mon billet. Regardez ce que j’ai trouvé : le Royal Ontario Museum (photo ci-contre). Quel look!

Références

  • Old Toronto Houses, Tom Cruickshank, John de Visser, Firefly Books, 2003, 304 pages
  • Wikipedia à l’article anglais Toronto

Photo : Peter Morgan from Nomadic, Wikipedia CC