Le Jour de la Terre, célébré chaque année au mois d’avril, nous rappelle que le combat contre le changement climatique, et par ricochet pour la survie de l’être humain, est loin d’être gagné. L’espoir est toujours là par contre. Un nombre croissant de gens et d’entreprises se convertissent à l’écoresponsabilité.
Côté bâtiment, on met le cap sur l’habitation écologique. C’est loin d’être une corvée car l’habitation écologique apporte non seulement la santé, mais aussi une bonne dose de sérénité. Elle s’approche de ce que les anglophones appellent avec tant de justesse le peace home.
L’habitation écologique est un mode d’existence car elle recouvre toutes les facettes de la vie dans son chez soi: construction, décoration, rénovation, vie à l’intérieur et à l’extérieur. On se lève écolo, on se couche écolo, on vit écolo.
Les bienfaits de l’habitation écologique sur la santé sont bien connus. Les études scientifiques tendent à prouver que l’emploi de matériaux sains, c’est-à-dire transformés le moins possible, améliore la santé des résidents. Allergies, irritations prolongées et problèmes respiratoires se font moins nombreux.
À l’origine un abri contre les intempéries, la maison est devenue lieu de confort, puis investissement pour ses vieux jours, puis boîte d’expression personnelle. Elle est partie à la dérive, devenant une machine à consommation. Ce faisant, elle a coupé l’être humain de son environnement. Aujourd’hui, la maison fait marche arrière. L’habitation écologique réconcilie l’être humain et la nature.
Encore de nos jours, beaucoup de propriétaires font dans le tape-à-l’œil. Exemple: quatre salles de bains, trois salles de séjour, deux salles à manger pour un seul couple. Tout cela souvent à crédit. La pression est forte, les paiements viennent vite, la vie est stressante.
Un nouveau courant s’installe: la construction ou l’achat de petites maisons, ou du moins parfaitement adaptées à nos besoins. Ni plus, ni moins. Les avantages? Diminution des gaz à effet de serre, moins d’agents polluants à l’intérieur, moins de pression sur le budget, charge de travail à la maison réduite, chute du stress. La sérénité est quelque chose qui se gagne.
Si la taille des maisons est appelée à diminuer, celle des terrains ira peut-être dans le sens contraire. C’est que l’espace supprimé à l’intérieur se transporte à l’extérieur, l’un des traits caractéristiques de l’habitation écologique étant la vie au grand air.
L’habitation écologique, c’est le retour de la libre circulation des gens et de la vie entre l’intérieur et l’extérieur. Le mode de vie était devenu si trépidant et les découvertes industrielles si nombreuses en matière de construction et de décoration que, trop souvent, l’intérieur des maisons est devenu plus toxique que l’extérieur. Même dans des villes réputées comme étant très polluées. Et les gens passaient presque la totalité de leur temps à l’intérieur.
Aujourd’hui, la distinction entre l’intérieur et l’extérieur s’efface. L’espace extérieur est devenu une pièce à habiter, les pelouses toxiques se transforment en jardins et en espaces de vie, feuillage des arbres et fluidité de la lumière s’invitent aux fenêtres. Toits verts, murs végétaux, jardins, terrasses, patios, vérandas, allées, grands balcons, potagers, tout cela se multiplie, y compris des fermettes en milieu urbain. La sérénité gagne du terrain.
L’habitation écologique, c’est le retour vers les couleurs «naturelles» vu la place prédominante qu’occupent le bois, la pierre, la végétation, la terre, la chaux, la paille et même le béton fibreux. Le vert de la végétation se mélange aux couleurs chaudes.
Tout se décontracte, tout se décrispe, tout se simplifie. La survie de l’être humain en sortira gagnante.
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