Le vitrail a bien mauvaise presse! On l’écarte du revers de la main en disant : « Non, j’aime pas! Ça me rappelle trop la froideur des églises et l’austérité religieuse! Ça évoque des images de soumission, de sévérité, de souffrance même! »
Et pourtant, s’il y a un art qui joue si bien avec la lumière et les couleurs, s’il y a un art capable de changer l’ambiance d’une pièce sur un simple coup de baguette magique, s’il y a un art pouvant donner à votre maison les couleurs éclatantes du Flower Power des années 60 avec toute la joie de vivre qui s’y rattache, c’est bien celui du vitrail!
Un vitrail à l’allure contemporaine, ça existe! Des artistes consacrent leur vie ou leur temps libre à concevoir des vitraux qui font danser des reflets à travers une fenêtre ou une porte. L’art du verre coloré, c’est beaucoup plus que les fameux abat-jour Tiffany ornés de vitraux, toujours populaires d’ailleurs.
L’utilisation du verre coloré à des fins décoratives remonte très loin dans le temps. Déjà, Égyptiens et Romains appréciaient le verre pour sa solidité (il faut une pression de 10 tonnes pour briser un centimètre cube de verre), sa longévité (quasi éternelle), son imperméabilité, son insonorisation, son côté protecteur (contre l’eau, le vent et aujourd’hui la pollution) et sa résistance à l’eau.
À partir des années 1200, l’architecture gothique s’est emparée de l’art du verre coloré et les vitraux se sont répandus à travers les églises, mosquées et cathédrales. Puis, le vitrail s’est laïcisé. On l’a vu apparaître dans les maisons, les restaurants, les halls d’entrée de certains hôtels et les stations de métro.
Quand on pense vitrail, on voit une explosion de couleurs et de reflets à travers un motif souvent complexe, trop agressif au goût de plusieurs. Pourtant, un vitrail sait être doux si vous l’adoptez monochrome ou encore unissant le blanc et la transparence. Le verre givré peut aussi apporter cette impression de douceur. Les vertus ornementales du vitrail sont multiples.
Et si vous en avez les moyens, osez faire graver un souvenir personnel dans un vitrail, comme cela se faisait au Moyen Age où l’art du verre coloré servait parfois à raconter une scène mémorable que l’on voulait arracher aux griffes du temps.
Bien sûr, le coût du vitrail n’est pas à la portée de tous les budgets. Mais si vous y tenez vraiment, vous pouvez toujours réaliser vous-même un faux vitrail qui consiste en gros à répandre de la peinture sur du verre. L’effet n’est pas aussi grandiose que le vitrail réel, mais le résultat est impressionnant. Suffit de taper les mots faux vitrail sur le clavier et les exemples abondent.
Pour s’informer sur l’art du vitrail comme élément décoratif, de bonnes adresses peuvent se trouver sur le Web. Une incursion sommaire nous a appris l’existence du Centre de vitrail de Montréal et La Vie en verre dans la région de Québec. Il y a aussi l’Académie de peinture décorative du Québec.