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Pyrrhotite: un calvaire qui dure

Pyrrhotite. Photo de Didier Descouens, Wikipedia
Pyrrhotite. Photo de Didier Descouens, Wikipedia

On leur avait dit que les fondations de leurs maisons devaient être refaites à cause d’une trop grande concentration de pyrrhotite.
Là, ces quelque 230 propriétaires viennent d’apprendre que ce n’est plus le cas parce qu’ils échappent dorénavant au critère, celui-ci ayant été modifié à la suite d’une erreure de la CAVP.

Ce total inclut d’autres propriétaires qui connaissent un sort identique à la suite de la modification de la norme.

Déclaration d’Yvon Boivin, président de la Coalition d’aide aux victimes de la pyrrhotite, à Audrey Leblanc, journaliste à l’Hebdo Journal: «Je me mets à la place d’un acheteur et personne ne veut acheter ça. Pour quelqu’un qui veut garder sa maison, ce sera de mettre la maison sous surveillance et attendre qu’il y ait plus d’expertises qui soient faites. Le gouvernement entend réviser la norme, ils sont en processus. Mais ça ne se fera pas du jour au lendemain. Évidemment, on demande à ce que les autorités gouvernementales révisent la norme le plus rapidement possible.»
Les histoires de ces propriétaires qui se retrouvent en zone floue feront l’objet d’un prochain jugement.

En attendant, ils sont aux prises avec une maison sur les bras qui est quasi invendable.

Bref, la pyrrhotite continue de narguer les propriétaires de la région de Trois-Rivières. Une histoire d’horreur qu’aucun propriétaire ne voudrait vivre un jour.

L’été dernier, un juge de la Cour supérieure avait confirmé que les propriétaires affectés avaient le droit de réclamer la reconstruction complète des solages ou des dalles de béton.

En novembre dernier, un article de la journaliste Brigitte Trahan du quotidien Le Nouvelliste, qui suit le dossier depuis des années, nous apprenait que les propriétaires devront attendre un an, peut-être deux, avant de savoir si et comment ils seront dédommagés.

Assureurs, SNC Lavalin, bétonnières et autres se sont fait taper sur les doigts dans ce dossier.  On parle d’aller en appel.

Les victimes, autant dans le secteur résidentiel que commercial et institutionnel, se compteront probablement par milliers. Le problème est si grave que l’Université du Québec à Trois-Rivières se propose d’étudier les conséquences du drame sur les propriétaires.
Selon CAA Québec, «en raison de ses propriétés particulières (il s’oxyde au contact de l’air et de l’humidité, et il dégage de l’acide sulfurique qui attaque la pâte de ciment), la pyrrhotite ne doit en aucun cas et pour des raisons évidentes se retrouver dans l’agrégat que l’on utilise dans la composition du béton.»

À lire: Pyrrhotite: victoire pour les propriétaires (billet Casarazzi du 21 septembre 2014)

Pour en savoir davantage:

  • Le site de la Coalition d’aide aux victimes de la pyrrhotite (CAVP)
  • Le site de la Ville de Trois-Rivières / Services au citoyen / Pyrrhotite

Photo : Wikipedia CC Attribution-Share Alike Didier Descouens