Voici un article puisé dans une publication deTrois-Rivières au sujet des maisons intergénérationnelles que je publieintégral avec l’autorisation du journaliste.
La maison intergénérationnelle fait parler d’elle depuis lesannées 80 en tant que solution miracle pour héberger la masse vieillissante desbaby boomers. Mais où sont-elles?
« C’est mort! » lance Jean Dion, président deComfortTech Construction. «On dirait que personne ne veut en parler. Comme siles développeurs de terrain n’étaient pas intéressés ou que la demande n’étaitpas là.
«Ca ne date pas d’hier pourtant, ajoute-t-il. La premièrefois que j’en ai entendu parler, c’était à la fin des années 80. Le concept m’atoujours intéressé mais à Trois-Rivières, malgré tous mes appels, ça n’a jamaisdébouché. Il n’y a pas moyen d’obtenir de l’information nulle part! »
Ailleurs en région, le concept maison intergénérationnellesonne peu de cloches. À Louiseville, les entrepreneurs Yvon Lamirande et AndréJulien sont formels : jamais ils n’ont reçu de demande pour uneconstruction. Même réaction dans la région de Nicolet alors que Denis Leclercde Construction G. Therrien affirme que l’entreprise n’a jamais bâti une tellemaison. Selon lui, l’appui financier des gouvernements est peut-êtreinsuffisant.
Au hasard d’une promenade dans un village des Laurentidesfin décembre, nous avons croisé un entrepreneur à la retraite. Interrogé,l’homme avait fait la moue: « Le concept ne fonctionne pas. J’en ai bâtiquelques-unes dans ma carrière mais j’ai laissé tomber. Avec le temps, enfantset parents finissent par se quereller et la cohabitation tourne auvinaigre. »
Les motifs de dispute peuvent être nombreux : quellesera la contribution financière de chacune des deux parties (enfant etparents)? Opte-t-on pour la copropriété ou la location? Où commence la vieprivée de l’un et où se termine celle de l’autre? La porte communicanterestera-t-elle fermée? Doit-on annoncer sa venue par un appel téléphonique? Lesgrands-parents ont-ils leur mot à dire sur l’éducation des enfants?
N’empêche : Jean Dion a déjà songé à sa propre maisonintergénérationnelle. « Moi, je crois à la cohabitation entre parents etenfants. J’ai d’ailleurs réalisé des travaux d’agrandissement chez moi il y a 5ans. Tout est prêt pour accueillir les parents d’un membre du couple. »
À notre connaissance, le Domaine des Trente Arpents dans lesecteur Pointe-du-Lac est le seul endroit où poussent des maisonsintergénérationnelles. On en compte huit. Le concept est très bien décritd’ailleurs sur le site de l’entreprise.
« Au premier coup d’oeil, on dirait une maisonunifamiliale, sauf pour le logement qui s’y greffe, à peu près invisible del’extérieur mais complet, avec cuisine, salle de bain et entrée privée. Unefamille habite la résidence principale et le ou les parents occupent lelogement. On se voisine sans se marcher sur les pieds et chacun fait profiterl’autre de ses apports au concept. »
Jean Doyon, promoteur au Domaine : « Avant defaire construire notre première maison, j’avais interrogé des personnes quiavaient vécu l’expérience. Les avantages sont nombreux. Sur le plan financier,l’argent donné par les parents permet aux enfants d’accéder à la propriété defaçon plus rapide. Par contre, c’est au niveau des contacts humains que lesavantages se font le plus sentir : les grands-parents voient leurspetits-enfants tous les jours au point de devenir leurs confidents, ils peuventaller les chercher à la garderie ou préparer le souper si les parents sontcoincés par leur travail, ils surveillent la maison lorsque la famille est envacances. Sans compter que la maison devient le lieu du grand rassemblementfamilial. »
Un bémol cependant aux yeux de M. Doyon : « C’estun pensez-y bien car ce n’est pas tout le monde qui peut coexister dans unemaison intergénérationnelle. Parents et enfants doivent bien s’entendre aupréalable. Sinon, c’est impossible.»
Lise Girardeau, directrice générale à la Chambre immobilièrede la Mauricie, abonde dans le même sens:« C’est une opinion trèspersonnelle, mais je ne pense pas que le marché de la maisonintergénérationnelle va exploser. Pour que ça marche, il faut au départqu’enfants et parents s’entendent à merveille. Entre vous et moi, enconnaissez-vous beaucoup? »
En 2030, un ménage sur trois sera composé de gens de 65 anset plus selon la Société canadienne d’hypothèque et de logement.
Fin de l’article. Le papier se destinait pour la Mauriciemais il peut très bien s’appliquer au reste de la province.
Je vous reviens bientôt au sujet des maisonsintergénérationnelles.