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L’eau de pluie: où en sommes-nous?

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J’étais journaliste à l’époque et l’homme en face de moi, consultant en gestion municipale, m’expliquait l’ironie de la situation. Voici de mémoire son discours: «Autrefois, les citoyens montaient leurs propres patinoires, les arrosaient, les entretenaient, les déblayaient après les tempêtes. Personne ne se posait de questions. C’était dans le naturel des choses. Tout se faisait bénévolement. Aucune facture n’était chargée aux municipalités. Et les citoyens conservaient leur forme physique. Puis arrive le moment où les municipalités décident de se charger de tout. Les citoyens n’ont plus à se préoccuper de leurs patinoires. Aujourd’hui, certaines municipalités aimeraient bien voir les citoyens reprendre la responsabilité des patinoires du quartier pour diminuer leurs dépenses. Mais arriveront-elles à les convaincre de délaisser leur écran de télé?»

La réflexion de cet homme m’est revenue à la lecture des premières lignes du dernier communiqué de presse de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL):

«Depuis des siècles, les gens recueillent l’eau de pluie pour l’utiliser comme eau de boisson, de lavage et d’irrigation. Avec l’avènement des systèmes municipaux de traitement de l’eau, la collecte de l’eau de pluie a perdu en popularité dans les centres urbains, bien que l’on trouve encore des réservoirs de stockage d’eau dans de vieilles fermes un peu partout au pays.»

Je m’interroge : les gens acceptent-ils de revenir à l’époque (plus lointaine que celle des patinoires quand même) où ils assumaient eux-mêmes la gestion de leurs eaux domestiques? Du moins en partie? Si oui, sont-ils plus nombreux à la campagne que dans les villes? Si non, est-ce par manque de temps ou d’intérêt? À moins que le budget ne le permette pas.

Pour le moment au Canada, on recueille les eaux pluviales surtout pour arroser les pelouses et les jardins. Parfois pour laver les véhicules. Mais on peut faire davantage.

Voici les grandes lignes du communiqué de la SCHL:

-Mis à part les barils pluviaux, les systèmes plus élaborés qui captent, stockent, traitent et redirigent de plus grandes quantités d’eau de pluie à d’autres fins sont relativement nouveaux.

-Ne pas les confondre ces systèmes avec les appareils qui recyclent les eaux usées traitées ou les eaux ménagères (eau des baignoires, des douches et de la lessive).

-On ne recueille  pas l’eau de pluie qui a touché le sol, car elle peut être contaminée par des liquides qui ont fui des automobiles, le sel de voirie, des excréments d’animaux, des pesticides, des engrais et d’autres saletés.

-Certaines municipalités autorisent l’utilisation d’eau non potable (eau qui n’est pas propre à la consommation humaine) pour la chasse des toilettes et l’irrigation souterraine. D’autres autorisent également l’eau de pluie pour la lessive.

-Des codes et des règlements déterminent alors les exigences relatives aux matériaux appropriés, aux dimensions, aux supports, à la protection et au marquage et définissent les étapes nécessaires pour que l’eau non potable ne soit pas mélangée à l’eau potable (eau de boisson) provenant de la municipalité ou d’un puits. Avant d’installer un système de collecte de l’eau de pluie, vérifier auprès de la municipalité si la conception et l’installation du système seront conformes aux règlements locaux.

(La suite dans le billet de demain)

Photo: iStockphoto LP