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Le Dakota Building abritait le diable…et John Lennon!

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Construit en 1884, le Dakota Building passait au début des années 1900 comme l’un des immeubles les plus prestigieux de New York. Tout nouveau, tout beau, tout gros! Tout beau? Ils sont plusieurs à le trouver plutôt sinistre avec son côté gothique et sa pierre grise. D’autant plus qu’il se dresse juste à côté de Central Park, tout vert et tout lumineux. Quel contraste!

N’empêche : le Dakota accueillait à l’époque plusieurs personnalités étrangères en visite aux Etats-Unis. Le compositeur russe Tchaïkovski par exemple, lorsqu’il est invité à venir jouer à l’occasion de l’ouverture du Carnegie Hall. Le danseur Rudolf Nureyev également.

L’immeuble accueillit aussi comme locataire l’acteur britannique Boris Karloff, devenu célèbre en jouant pour la première fois le personnage de Frankenstein au grand écran. Il se glissa à nouveau dans la peau du monstre en 1935 dans le film La fiancée de Frankenstein. Karloff affectionnait les films d’horreur, de fantastique et d’épouvante.

Vers la même époque, un metteur en scène bien connu à New York mourut d’un arrêt du cœur juste en face du Dakota Building qu’il habitait. Histoire bien mince comparativement à celle du maçon qui jurait avoir vu apparaître, plus d’une fois dans les corridors du Dakota, une petite fille vêtue d’une robe des années 1800 qui lui disait à chaque apparition : « Bonjour, c’est mon anniversaire! ». Le problème, c’est que le maçon est le seul à avoir vu la petite fille. Peu de temps après, il est tombé de son échafaud…et s’est tué!

La chaîne diabolique est fixée. On continue!

En 1968, le cinéaste Roman Polanski tourne des plans extérieurs près du Dakota Building pour son film Rosemary Baby. C’est le titre d’un roman dont l’héroïne, jouée par Mia Farrow au grand écran, accouche de l’enfant du diable à la suite des manigances d’une secte qui a même réussi à convaincre le mari de prendre part au complot. Le cinéaste polonais avait opté pour le Dakota car il trouvait que le style lugubre du bâtiment se prêtait bien à l’atmosphère du film.

Comme conseiller en matière de magie noire, Polanski avait choisi Anton Lavey, fondateur de l’Église de Satan et auteur du livre La Bible satanique. On le surnomme d’ailleurs le pape noir.

L’année suivante, Charles Manson et ses disciples débarquent dans une villa de la Californie et massacre l’actrice Sharon Tate….qui est la maîtresse de Polanski. Or, Sharon Tate est enceinte. Les disciples de Manson l’éventrent pour lui arracher son bébé. Les domestiques de la maison sont aussi tués. Sur les murs de la résidence, les enquêteurs découvrent des messages écrits avec le sang des victimes. Qui se trouvait parmi les disciples de Manson? Susan Atkins! Qui est-elle? La maîtresse de Lavey, celui qui avait servi de conseiller à Polanski pour le film Rosemary Baby.

La chaîne diabolique se prolonge!

En 1973, John Lennon et sa femme Yoko Ono emménagent au Dakota Building. Ils venaient tout juste de terminer l’enregistrement de l’album Imagine. Quelques mois après l’enregistrement, le saxophoniste King Curtis, qui avait joué sur l’album à la demande de Lennon, se fait poignarder dans les rues de New York. À peu près à la même époque, un autre musicien ayant participé à l’enregistrement se suicide. Il était un membre en règle du groupe Badfinger. Rien à voir avec le Dakota mais attendez un peu plus loin.

Le 5 septembre 1975, une femme tente d’assassiner le président américain Gerald Ford. L’enquête policière révéla que la femme vouait un culte morbide à Charles Manson.

La chaîne diabolique se prolonge.

Puis arrive le 8 décembre 1980. En matinée, la célèbre photographe Annie Leibovitz se présente au Dakota pour le compte du magazine Rolling Stone. Elle photographie John Lennon et Yoko Ono. La photo est prémonitoire. On voit Lennon s’agripper à Yoko Ono comme si le vent allait bientôt l’emporter. De retour d’une séance d’enregistrement le soir même, Lennon meurt assassiné sous les balles de Mark Chapman devant les portes du Dakota. Quatre coups de revolver alors qu’il a le dos tourné. Cela a fait exactement 29 ans il y a deux jours. Des fans de Lennon appellent dorénavant la porte cochère de l’immeuble « la porte de l’enfer ».

Avec la mort de l’ex-Beatle, c’est le troisième musicien ayant participé à l’album Imagine qui meurt de mort violente en moins de huit ans! Tous les trois avaient joué Don’t wanna be a soldier qui comporte la phrase I don’t wanna die, oh no!

Vous croyez que la chaîne diabolique a cessé de se prolonger?

Mars 1981, le président américain Ronald Reagan se fait tirer dessus. Il s’en sort vivant. L’enquête révéla que l’auteur de l’attentat était parmi la foule des 100 000 fans venus rendre hommage à Lennon devant le Dakota Building, le 14 décembre 1980, donc quatre mois avant qu’il ne pointe son arme vers Reagan. Pourquoi voulait-il tuer le président? Pour passer à la postérité! Le même motif qui avait poussé Mark Chapman à tuer John Lennon.

De quoi exciter les amateurs de mystère et donner raison à ceux et celles qui croient que le hasard n’existe pas.

(Source : L’enfant terrible de Liverpool, écrit par moi-même)