J’aime beaucoup le chroniqueur Patrick Charlebois. Dans sa dernière chronique de L’Hebdo Journal à Trois-Rivières, il faisait part de ses inquiétudes face au marché immobilier.
« Ce qui est surtout inquiétant en regardant le marché immobilier, c’est le niveau d’endettement des ménages, écrit-il. À ce rythme, les ménages canadiens auront bientôt à supporter une dette de 1,50 $ pour chaque dollar de revenu, un niveau record, avec un marché immobilier qui a augmenté de 121 % en10 ans au Canada, sans tenir compte de l’inflation. L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a d’ailleurs qualifié dernièrement le marché immobilier canadien de « cher » en ajoutant que plus tard en 2012, si les taux d’intérêt augmentent tel que prévu, 7,5 % des Canadiens pourraient perdre leurs maisons.
« On peut aussi rappeler ici qu’une baisse éventuelle du marché immobilier peut avoir des effets négatifs indirects, comme« l’effet patrimoine » par exemple. Lorsque notre maison prend de la valeur, nous avons le sentiment d’être plus riche, ce qui nous dispose davantage à dépenser plus pour nos loisirs, les restaurants et les voyages par exemple. Or, si les prix des maisons diminuent, « l’effet patrimoine » aura un impact négatif sur les dépenses discrétionnaires des ménages, ayant donc un impact néfaste sur l’ensemble de l’économie. »
Il rappelle que les taux d’intérêt sont toujours exceptionnellement bas et se livre à un exercice de calcul.
« Le taux directeur de la Banque du Canada est de 1 % en ce moment, alors qu’il était à 10 % en 1989, lors de la fin du dernier boom immobilier observé au pays. Le loyer de l’argent était donc10 fois plus élevé en 1989 comparativement à 2010, ce qui est déterminant lorsque nous mettons en perspective l’effet levier qu’exige un investissement dans l’immobilier.
« Exposé simplement, une hypothèque de 100,000 $ en 1989coûtait 10,000 $ en intérêt, alors qu’aujourd’hui, n’en coûte que 1000 $, soit9000 $ de moins. Alors, même si nous prévoyons une hausse des taux d’intérêt durant l’année 2012, nous sommes encore très loin de revenir au même niveau de1989. »
M. Charlebois est gestionnaire de portefeuille à RBC Dominion valeurs mobilières.