Vous voulez acheter une propriété, mais votre profil ne vous permet pas d’emprunter dans les institutions financières régulières? Vous pourriez vous tourner vers un prêt alternatif.
Qu’est-ce qu’un prêt alternatif?
Saviez-vous qu’il est possible de contracter une hypothèque auprès de prêteurs privés, de sociétés de placement hypothécaire et de coopératives d’épargne et de crédit? lls sont encadrés par les provinces et n’ont donc pas à se soumettre aux récentes exigences du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF). Ces nouvelles règles ont été instaurées afin de limiter l’endettement des ménages et l’augmentation du prix des maisons dans certains quartiers.
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Qui a recours à ce genre de service?
Il serait faux de croire que seules les personnes ayant des ennuis financiers ont recours aux prêts alternatifs. En effet, depuis que le BSIF a resserré les règles concernant l’accession à la propriété et que les taux d’intérêt ont augmenté, plusieurs particuliers n’ont plus la possibilité de contracter une hypothèque. Pourtant, nombreux sont ceux qui pourraient rembourser une hypothèque sans se mettre dans l’eau chaude.
On peut entre autres penser aux travailleurs à pourboires dont une partie des revenus n’apparait pas sur leurs impôts ou encore aux personnes voulant acquérir une propriété non conventionnelle (par exemple une micromaison), puisque les institutions régulières n’ont pas de produits pour ces acheteurs. Les nouveaux arrivants pourraient eux aussi être tentés par les prêts alternatifs : n’étant pas citoyen depuis assez longtemps, il n’y a aucune preuve de leurs revenus, donc, peuvent essuyer un refus devant le banquier.
Il y a également les rénovateurs qui achètent une maison dans le but de la retaper et de la revendre dans un court délai (faire un flip): ces derniers peuvent alors contracter une hypothèque qui peut être remboursée en deux ans, ce qui est plus rare dans une institution bancaire régulière. Ce type de prêt permet également à certains de rebâtir leur dossier financier et éventuellement obtenir du financement auprès de prêteurs réguliers.
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Comment trouver un prêteur alternatif?
Il suffit de faire une recherche sur Internet ou de demander à un courtier hypothécaire pour découvrir qu’il y a une foule de prêteurs privés. Leur contrat ressemble à ceux signés avec une banque : il y a un terme et un taux d’intérêt.
Pourquoi le prêteur prend-il ce risque?
Pour ces entreprises et institutions, le risque est calculé. Même si leurs critères de sélection sont moins contraignants que ceux des institutions bancaires habituelles, ils sont tout de même suffisants pour choisir des candidats solides. En effet, il est faux de croire que les prêteurs alternatifs prêtent à tout le monde! L’entreprise regarde la vue d’ensemble du profil de l’emprunteur, par exemple la provenance de sa mise de fonds, ses actifs accumulés ou les détails de son dossier au bureau de crédit (et non juste le pointage). Ce qui lui permet de savoir si les chances de revoir la couleur de son argent sont bonnes. Autrement, le prêt est refusé.
Un taux d’intérêt plus élevé pour les prêts alternatifs
Bien sûr, tout n’est pas rose au pays des prêteurs alternatifs! Il faut savoir que ces entreprises prennent de plus grands risques en acceptant certains profils. De ce fait, leurs taux d’intérêt sont plus élevés. À titre d’exemple, une personne achetant une maison pour la rénover et la vendre deux ans plus tard pourrait obtenir un taux d’intérêt de 15 % et un terme de 2 ans. Pour comparaison, au moment d’écrire ces lignes, le taux d’intérêt moyen offert dans les institutions financières traditionnelles est de 5,50 % (fixe sur cinq ans) et 4,7 % (variable sur cinq ans.).
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Les gens qui se tournent vers les prêteurs alternatifs sont de plus en plus nombreux. Si en 2008, ils représentaient 1 %, en 2015, ils prenaient un peu plus de 2 % de la part de marché. Mais pour l’année 2018, bien qu’aucun rapport n’ait encore été produit, on peut s’attendre à une nette augmentation.