La journée où la Banque du Canada a annoncé qu’elle baissait le taux directeur alors que tout le monde s’attendait à ce qu’elle le remonte, une fille de mon entourage a vécu une petite déprime le soir même.
«C’est platte! Je n’ai toujours pas l’argent pour acheter ma maison ou mon condo et voilà que les taux d’intérêt baissent encore. Pourtant, c’est le temps d’acheter. C’est décourageant!»
Je vous explique. Cette fille rêve depuis des années à vivre dans «sa» maison. Comme elle vit seule, elle ne peut compter sur l’aide d’un conjoint.
Comme elle était sur le point de franchir le cap de la trentaine, elle a décidé de se prendre en main. Elle partage une copropriété en location avec trois autres personnes, ce qui lui a permis de rembourser ses dettes, objectif qu’elle vient tout juste d’atteindre.
Toute l’épargne à venir dans les douze prochains mois servira à convaincre la banque de lui accorder une hypothèque. Le hic, c’est qu’elle risque de manquer de temps. Il lui faudrait un deuxième emploi, juste quelques heures par semaine, la journée du samedi par exemple, pour augmenter ses chances d’obtenir le capital nécessaire.
Or cette fille, qui n’a aucune obligation envers personne, consacre le gros de son temps libre allongée sur le sofa à regarder des films et des séries télévisées. Elle procrastine. Va-t-elle repousser son rêve une fois de plus?
Ma conjointe, elle, avait un travail de doctorat à terminer. Pour une rare fois, elle est tombée dans le piège de la procrastination. Elle remettait toujours au lendemain. Pour s’en sortir, elle s’est plongée dans la lecture du bouquin Stop à la procrastination c’est malin.
Et ça marche!
La méthode prônée par l’auteur Michaël Ferrari peut-elle servir à tous ceux et celles qui tentent de mettre de l’argent de côté depuis des années, bref d’acquérir une discipline dans l’épargne? Il dit que oui.
L’auteur est coach et consultant. Il est derrière le blogue www.esprit-riche.com. Dans son bouquin, il dévoile les cinq raisons de la procrastination puis indique les moyens à prendre pour les surmonter.
Voici une réflexion qui porte à réfléchir : «Nous procrastinons parce que nous avons peur de ce qu’il adviendrait si nous affrontions maintenant ce que nous avons à surmonter. Nous pensons donc inconsciemment, et à tort, que la procrastination nous protège. Elle répond à un instinct ancestral de survie et à un besoin inné et protection et de sécurité.»
Voici une observation qui m’a fait sourire : «Dans de nombreuses expériences menées entre le temps et l’argent, on constate que la plupart des participants préfèrent recevoir une somme d’argent tout de suite que d’en recevoir le double ou le triple quelques jours après. Ces participants se rendent compte, après coup, qu’ils auraient pu prendre une meilleure décision. Nous avons tendance à préférer le bénéfice immédiat au lieu du bénéfice différé, même lorsque celui-ci est plus grand.»
À vous de jouer maintenant, et bonne chance dans votre course à l’épargne.
Référence:
Stop à la procrastination c’est malin, Michaël Ferrari, Quotidien Malin Éditions, 2014, 221 pages
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