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Virage de 360 degrés à Londres

 

Rue Sanford Walk dans le quartier New Cross. Une rangée de 14 maisons d’apparence modestes abrite un noyau de 130 résidents. L’environnement est plutôt sombre, la rue longeant les multiples voies du chemin de fer de l’East End et baignant dans l’odeur pénétrante des gigantesques incinérateurs de Londres. Nous sommes dans le sud-est de la ville, loin des quartiers verdoyants et cossus de Chelsea ou de Mayfair. N’empêche : les 130 résidents de Sanford Walk ont réalisé quelque chose de vraiment colossal.

Il faut savoir que l’ensemble des 14 maisons de Sanford Walk est une coopérative de logement fondée en 1973. L’objectif : fournir un logement décent aux étudiants, artistes, personnes seules ou fauchées financièrement. Depuis que les premiers d’entre eux ont pris d’assaut les chambres et espaces communs mis à leur disposition pour un prix modique, les résidents de Sanford Walk ont la responsabilité de gérer la coopérative puisqu’ils en sont tous propriétaires.

Les années ont passé. Une trentaine de places se libéraient chaque année pour être aussitôt occupées par de nouveaux arrivants qui commençaient au bas de l’échelle ou luttaient pour subsister : musiciens, écrivains, artiste peintres, cinéastes, architectes, sylviculteurs.

Les années ont passé. Les bâtiments se sont dégradés. Le paysage s’est assombri. Et au tournant de l’an 2000 arriva la menace des changements climatiques!

Un beau matin, les 130 résidents décident de se retrousser les manches et de métamorphoser la rue. Plusieurs se sont inscrits à des cours accélérés en technologies de l’environnement tandis que d’autres suivaient des cours complémentaires. Puis, ils ont dépollué le sol et acheté de la terre fraîche. Où rien ne poussait à l’époque, on vit apparaître des potagers et des vergers. Aujourd’hui, des poissons plutôt rares nagent dans six bassins reliés les uns et autres.

Côté bâtiment, des chaudières à granules de bois, des chauffe-eau solaires et une isolation complète du toit et des murs ont permis aux 14 maisons de Sanford Walk de faire le saut dans le monde du bâtiment durable…..et d’alléger les factures de chauffage. De plus, les émissions de gaz carbonique ont diminué de 60%, passant de 228 tonnes en 2003 à 91 tonnes en 2009.

Et ce n’est pas fini! Un architecte grec a eu la brillante idée de construire un grand garage en récupérant de vieilles traverses de chemin de fer dans les environs afin d’accueillir les 90 vélos de la rue. Le « complexe » abrite aussi une salle de répétition pour les musiciens ainsi qu’un jardin bio en terrasse.

Un projet est en cours : bâtir un centre communautaire à partir de ballots de paille. Le centre accueillera des studios, des espaces réservés à la danse et des cours martiaux.

On appelle ça faire un virage radical! On appelle ça plonger tête première dans les énergies vertes.

Les 130 résidents de Sanford Walk reçoivent l’appui des banques, de la municipalité et des experts en immobilier durable. Le premier ministre Gordon Brown figure parmi leurs admirateurs.

(Source : condensé du Courrier international d’un article de John Vidal du journal The Guardian)

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