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Une maison pour vos parents…et vous

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C’est sérieux. L’idée émane d’un comité formé de scientifiques en France.

Non seulement l’idée risque de séduire des investisseurs en immobilier, mais elle risque de plaire à de nombreux boomers, eux qui sont pris en sandwich financièrement entre les enfants qui tardent à quitter le nid familial et les parents qui finissent péniblement leurs jours dans des résidences d’accueil.

Du temps où il était propriétaire à Blainville Deux-Montagnes, le père de ma conjointe aimait tondre le gazon le samedi et accomplir d’autres menus travaux. Jusqu’au jour où l’Alzheimer l’a rattrapé. Ses enfants ont dû l’arracher à sa maison, lui et sa femme. L’expérience a été traumatisante. Des larmes, des crises, des menaces.

L’homme a pris le chemin d’une résidence d’accueil. Aux yeux de ma conjointe, il allait vivre encore quelques années. Son frère se montrait plus pessimiste. «Il n’a plus de gazon à tondre, ni rien d’autre à faire, il va mourir assez vite.» Et il a eu raison.

Veuve, la mère de ma conjointe est depuis trimballée d’une résidence à l’autre. Elle pleure continuellement. Depuis des années. «Tu ne vas pas me laisser ici? Tu m’emmènes avec toi?», dit-elle à ses enfants lorsqu’elle voit qu’ils se préparent à la quitter.

Ma conjointe n’en peut plus, le reste de la famille non plus. Trop difficile à supporter émotivement. Des centaines et des centaines de boomers vivent un tel drame au Québec. De plus, ils voient leur tour arriver et ils dépriment quand ils y pensent.

Un jour, un immigrant colombien m’a lancé: «C’est scandaleux ce que vous faites à vos vieux parents au Québec! » Son indignation était un brin exagérée, mais il avait raison. Les gens vivent de plus en plus vieux en raison des médicaments, mais ils vivent mal. En fait, ils finissent par «survivre» sur une période qui n’en finit plus de s’étirer.

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Revenons à l’idée de nos scientifiques français. Elle est simple. Comme la campagne se dépeuple année après année, les scientifiques prévoient qu’un jour des communautés de personnes âgées pousseront à la campagne, dans les rangs et les villages. Et ces gens vivront heureux.

C’est impossible voyons donc, ils ne survivront pas loin de la ville, doivent penser la majorité d’entre vous. Et si c’était possible?

Selon les scientifiques français, les personnes âgées vivront presque en autarcie et dans un système de sécurité à toute épreuve, grâce à un système appelé Ultrabook, «un assistant numérique multimédias aussi efficace qu’une armée d’aides médicales.»

Ajoutez à cela les technologies numériques véhiculées par le portable et l’ordinateur, les possibilités de la webcam et de la tablette numérique, les murs des pièces tapissés d’écrans, et les personnes âgées vivront leurs dernières années dans la nature et le bonheur du plein air. Ils entretiendront des propriétés: jardinage, aménagements paysagers, travaux de menuiserie. Bref, tout est à imaginer, à analyser, à concevoir.

Tout ça se retrouve dans le chapitre, Le boom des maisons de retraite en zone isolée, du bouquin Les 50 innovations qui vont bouleverser notre vie d’ici 2050.

Et pas plus tard que le mois dernier, on annonçait en France l’invention d’un robot qui permet aux enfants éloignés de rendre visite virtuellement à leurs parents âgés. Le robot humanoïde accompagne la personne âgée afin de stimuler sa mémoire. Les enfants pilotent le robot à distance. L’expérience s’est déroulée dans la ville de Toulouse.

Ce ne sont pas tous les aînés qui accepteront d’aller vivre leurs dernières années dans une maison à la campagne, c’est sûr. Mais j’ai comme dans l’idée que le père de ma conjointe aurait bien aimé continuer à tondre son gazon le plus longtemps possible tout en sifflotant.

En tout cas, ce serait mon choix.

Références

  • Eric de Riedmatten, Les 50 innovations qui vont bouleverser notre vie d’ici 2050, l’Archipel, Paris, 2013, 299 pages

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