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(Suite du billet Frissons à l’hôtel)

Les communistes ont pris le pouvoir en Russie en 1917. Ils s’invitent en Allemagne et affrontent socialistes, conservateurs, libéraux dans les rues de Berlin. Et même dans le hall de l’hôtel! Louis Adlon devra user de diplomatie pour protéger l’héritage de son père.

Car non seulement l’hôtel n’a rien perdu de son prestige, mais il est au cœur des Années folles que sont les années 20. Écrivains, artistes, hommes d’affaires se bousculent dans les chambres, au bar, dans le hall, dans la salle à manger. Aux aristocrates de l’époque succèdent les Charlie Chaplin (qui perd son pantalon dans le hall), la sulfureuse Marlène Dietrich, Albert Einstein, Enrico Caruso, Henry Ford et bien d’autres. [……]

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L’homme qui contrôlait l’entrée avait un regard sévère. «Défense de circuler si vous ne venez pas pour une chambre», a-t-il lancé. On lui a demandé si on pouvait jeter un regard à l’intérieur. Il a acquiescé de la tête.

Le design était somptueux: meubles de style, lustres, matériaux nobles. Aussi luxueux que je l’avais imaginé. Et je n’arrêtais pas de me répéter: «Je suis à l’hôtel Adlon, c’est fou!»

J’avais des frissons.

Je savais par contre que j’étais en train d’admirer une reproduction. Le vrai hôtel Adlon, il n’existe plus. Le bâtiment dans lequel j’avais les pieds avait surgi des ruines de l’ancien.

Reste que je me trouvais à l’endroit exact où, jadis, un hôtel s’est retrouvé au centre du monde. Car l’histoire de tout un siècle a passé en rafales dans son bar, dans son resto, dans ses chambres, dans sa cour, dans son hall, dans sa cuisine.

Un destin tragique, certes, mais unique.

L’hôtel Adlon a été le «James Dean» de tous les hôtels du monde. Comme l’acteur américain, il est mort jeune et de façon violente, mais il a intensément vécu. D’où la légende. [……]

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