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Les propriétaires livrent leurs commentaires

Les associations de propriétaires n’ont pas tardé à réagir face à la dernière enquête de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) sur l’état du marché locatif au pays. 

Les loyers au Québec sont simplement trop bas.

Dans mon billet précédent : Les loyers les plus bas sont au Québec, j’écrivais que, selon la SCHL, les loyers les moins chers (en moyenne) au Canada se situaient au Saguenay (522 $), à Trois-Rivières (531 $) et à Sherbrooke (556 $). Des peanuts par rapport aux loyers de Vancouver, Toronto, Calgary et Ottawa qui dépassent 1000$ par mois. Ils sont les plus chers au Canada. Le reste des grandes villes du pays se trouve entre les deux. 

Quel facteur explique le grand écart entre les loyers au Québec et ceux du reste du pays?

Hans Brouillette, directeur des affaires publiques de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), nous répond :

« La politique de contrôle des loyers excessive du Québec empêche les propriétaires de faire évoluer les loyers au rythme du coût de la vie. Elle n’accorde pas non plus d’augmentation reflétant l’explosion des coûts d’entretien et de rénovation. Dans les quelques autres provinces où un contrôle des loyers existe, et même en France, ces éléments de base sont logiquement pris en considération, mais pas ici »,

La CORPIQ fait remarquer que le loyer moyen des 4 et demi au Québec (650$) traîne de la patte avec un retard de 21% par rapport au reste du Canada  (823 $), alors qu’il était de 19 % en 2005.

M. Brouillette ajoute : « Le tiers des logements au Québec a besoin de rénovations majeures, mais les revenus qu’ils génèrent sont nettement inférieurs à ceux ailleurs au pays.»

Conséquence : la qualité de vie des locataires du Québec est moindre que celle du reste du pays.

L’Association des propriétaires du Québec (APQ) tire dans la même direction.

« Le taux d’inoccupation a encore une fois augmenté passant de 2,3% à 2,5%, et ce malgré une immigration grandissante et un accès à la propriété dont l’ardeur diminue (hausse des taux hypothécaires). À l’APQ, nous trouvons cette situation dangereuse lorsque combinée avec les faibles hausses de loyers qui viennent compromettre la rentabilité. » affirme le président Martin Messier.

Il ajoute: « Le parc immobilier se détériore et il est difficile de rénover avec les taux octroyés par le gouvernement. Les investissements immobiliers sont de moins en mois rentables pour un propriétaire, tant que les différents paliers gouvernementaux laisseront aller cette détérioration et ce désintéressement avant d’agir. »

M. Messier pense aussi que la faible hausse des loyers au Québec (2,2%) est la principale cause. « Le marché locatif doit être stimulé. Sans d’importantes modifications législatives, seuls des incitations fiscaux à la rénovation et la diminution des constructions de logements abordables pourraient changer cette situation. Il faut remettre en question l’existence même du contrôle des loyers. Cette façon trop restrictive, qui n’accorde que des hausses trop faibles des loyers, ne permet pas de stimuler la construction, ni l’investissement dans les travaux majeurs de rénovation. Ce contrôle est autant préjudiciable aux locataires qu’aux propriétaires. Il faut retrouver l’inspiration et le dynamisme de la libre concurrence ».

L’APQ demande aux propriétaires d’immeubles locatifs de ne pas accorder des mois de loyer gratuits dans l’espoir de combler les logements vacants afin de ne pas fausser le marché.

Pour en savoir plus, on se dirige vers les sites internet des deux associations.