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Les logements libres se multiplient

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Selon les dernières statistiques de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL), le taux d’inoccupation moyen des appartements locatifs dans les principales agglomérations urbaines du Québec est passé de 3,1% en octobre 2013 à 3,7% en octobre 2014.

Le marché se tourne donc à l’avantage des locataires au détriment des propriétaires qui devront choisir: geler le loyer pour louer toute la surface disponible ou faire fi du marché et pousser le loyer à la hausse.

Les principales agglomérations urbaines comprennent les villes renfermant 10 000 habitants et plus. On en compte une quarantaine au Québec.

Kevin Hughes, économiste principal à la SCHL pour la province de Québec. «La détente observée du marché locatif au Québec s’explique par la hausse de l’offre et par une baisse vraisemblable de la demande, explique-t-il. Du côté de l’offre, on a enregistré une hausse de la construction neuve ainsi que l’ajout de copropriétés mises en location. Du côté de la demande, on peut penser qu’elle a été freinée par la faiblesse relative du marché de l’emploi en 2014 et par le recul du bilan migratoire. »

Les taux parmi les centres urbains les plus gros du Québec sont les suivants: Gatineau 6,5%, Sherbrooke 5,4%, Trois-Rivières 5,3% Saguenay 4,2% Montréal 3,4%, Québec 3,1%

L’Association des propriétaires du Québec (APQ) s’inquiète de l’écart grandissant entre l’offre et la demande.
«Les taux d’inoccupation ne cessent d’augmenter et c’est le gouvernement à travers des projets démesurés de logements sociaux qui rend cette situation impossible à vivre pour les propriétaires de logements locatifs au Québec», soutient Martin Messier, président de l’APQ.

L’organisme estime, selon les données de sa propre enquête, que pour les quelque 73 000 unités de logement social construites entre 1960 et 1990 seulement, il en coûte, pour les remplacements, améliorations et modernisations seulement, plus de 300 millions de dollars par année.  Selon l’APQ, la Société d’habitation du Québec prévoyait des besoins de l’ordre de 1,7 milliard de dollars entre 2013 et 2017.

«Cette situation est ridicule, explique M. Messier, car si l’aide gouvernementale se faisait directement à la personne, toutes ces sommes pourraient servir à aider plus de gens dans le besoin, qui habiteraient dans des logements privés. Il faut que nos logements soient loués, pour qu’on ait les fonds nécessaires, nous aussi, à l’entretien de notre parc locatif. Il en va du bien-être de notre économie, de nos locataires et des investisseurs. C’est une solution gagnant-gagnant. »

L’APQ met en relief également la concurrence des  copropriétés locatives comme autre fardeau sur les épaules des propriétaires.

Selon la SCHL, estime l’APQ, 20% des copropriétés ont basculé dans le domaine de la location.

«Les gouvernements ont trouvé la recette parfaite pour faire fuir tout investisseur immobilier: taux d’augmentation de loyer très faible + construction de logements sociaux + accès logis accessible à tous + Clause G ne permettant pas de fixer le loyer au prix du marché à la fin du bail», poursuit M. Messier.

Le président évoque également le décalage entre la hausse du loyer et celle des taxes municipales et scolaires, ces dernières connaissant une augmentation plus rapide.

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