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Les jeux vidéo détrônent le cinéma et la musique

 

Avez-vous remarqué qu’on voit de moins en moins d’enfants jouer dans les rues et les parcs? Seule une poignée d’intrépides s’adonne parfois au hockey bottine. L’hiver, certaines villes ferment des patinoires extérieures faute de joueurs. Il y a le soccer l’été qui marche fort, mais en dehors de ça….

À mon époque, dans les années 70, ruelles et parcs grouillaient de jeunes qui, manteaux longs et chapeaux sur la tête et la musique d’Ennio Morricone dans les oreilles, se prenaient pour un personnage de Sergio Leone: l’homme à l’harmonica, Blondin, le Cheyenne ou l’acteur Lee Van Cleef avec ses yeux en amande. On jouait au policier, au pirate, au soldat. Rappelez-vous les chansons de Beau Dommage décrivant la vie dans les quartiers de Montréal.

Les jeunes jouent toujours, pas de doute là-dessus! Et ils se prennent toujours pour quelqu’un d’autre. Sauf que le décor a changé. Assis devant un écran, ils jouent aux jeux vidéo. Ils circulent dans les univers fantastiques de Warcraft, Morrowind, Oblivion et j’en passe.

Il n’y a pas si longtemps, on entendait les parents gueuler contre les enfants. Dehors tout le monde! Allez-vous dégourdir les jambes! Aujourd’hui, on l’entend moins. Pourquoi? Parce que les parents jouent aux jeux vidéo avec leurs enfants. L’exploration de mondes fantastiques est devenue une affaire de famille. Vous l’aurez deviné : les jeux vidéo ont scellé une fois pour toutes le cocooning comme mode de vie. C’est le plus gros coup depuis l’arrivée du cinéma maison. Il n’y aura pas de retour en arrière. Le cocooning est bien ancré.

J’ai lu dans Le Courrier international que le chiffre d’affaires annuel des jeux vidéo dépasse largement celui du cinéma et celui de la musique. C’est pas rien! De plus, l’industrie des jeux vidéo a traversé la récession comme si de rien n’était alors que celles de la musique et du cinéma piquaient du nez. Pourquoi? Parce que, comparativement au voyage par exemple, le jeu vidéo reste accessible financièrement. Et on joue chez soi, pantoufles aux pieds et pyjama sur le dos.

Beaucoup de consommateurs se sont privés de vacances, vu la crise économique. Qu’a-t-on fait à la maison? On a joué au jeu vidéo. 

N’allez pas croire que nous sommes les seuls à avoir succombé à cette nouvelle carte de séduction du cocooning. Des petits moines bouddhistes habillés en orange et au crâne rasé, futurs disciples de Dalaï Lama,  jouent au jeu vidéo. Tout comme des chasseurs Inuits au Groenland (davantage des Game Boy), ou des Kurdes en Irak. Le phénomène est mondial et irréversible.  

On dit que 97% des ados américains  jouent au jeu vidéo. C’est énorme! Les adultes, eux?  53%! On parle d’un adulte sur deux! Ça commence à faire du monde devant l’écran. 

(Photo Google)