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Vivre emmitouflé chez soi…en gang!

L’arrivée d’Internet a multiplié par je ne sais combien le nombre de travailleurs à domicile. Autant chez les baby-boomers que chez les générations qui suivent. Puis sont apparus les caméras Webcam et les achats sur le Web : films, musique, emplettes. Le cocooning a drainé toute une armée de nouveaux adeptes dans les dix dernières années. La montée en flèche du prix de l’essence et la récession sont venues accélérer le mouvement.

Le cocooning prendra encore de la force car, tant qu’à rester chez soi, on s’organise un coin douillet. Mais attention, il change de forme! On parle d’un cocooning qui s’éclate! Drôle de paradoxe quand on sait que le cœur de ce mode d’existence était le repli sur soi derrière les murs de la maison, la volonté de trancher avec la vie extérieure, de vivre sa vie dans une bulle familiale.

Nouvelle tendance : on veut vivre dans une bulle, mais à plusieurs dans une même bulle. On veut la partager avec parents, amis et voisins. C’est le phénomène du hiving! 

Le mot signifie « vie dans une ruche » en anglais. Le mot est approprié car ce nouveau mode de vie est un immense buzz social. En gros, on veut vivre à la maison mais sans se priver de l’énergie de l’extérieur. On va peu vers le monde, mais on permet au monde de venir à nous. La vie extérieure franchit les murs de notre maison, circule à l’intérieur, crée du mouvement. L’intérieur s’abreuve de l’extérieur et vice-versa. On vit en convivialité.

Cette obsession de faciliter le rassemblement s’exprime dans la structure des pièces. La maison de l’adepte du hiving est largement décloisonnée. Vous l’aurez compris, c’est une maison à aires ouvertes. Les pièces privées comme la salle de bain et la chambre à coucher restent de taille modeste. Par contre, salon et cuisine prennent une ampleur inattendue afin de permettre aux nombreux visiteurs de se regrouper, de garder contact, d’échanger à profusion. La luminosité, les lignes horizontales et l’ambiance bistro sont privilégiées.    

Le hiving a créé une nouvelle pièce: la cour arrière. Elle devient le symbole de cette nouvelle façon d’aborder la vie qui fait de l’ouverture vers la vie extérieure le cœur de sa philosophie. Gazebos, vérandas, spas, auvents remplacent le barbecue qui montait la garde sur le patio. Avec la salle cinéma maison qui devient incontournable, tout est en place pour prolonger les soirées. 

Meubles et appareils électroménagers n’y échappent pas. L’îlot de la cuisine prend une nouvelle importance. Le petit réfrigérateur à vin ou le cellier devient un atout. La table carrée supplante la table en rectangle pour favoriser le rapprochement. Le four double et la cuisinière à tiroir réchaud se montrent fort utiles pour accueillir les nombreux visiteurs. Et le garde-manger grossit! Machines à lessiver et autres appareils font moins de vacarme tout à coup. Même le choix de matériaux est emporté par la vague. Ils doivent être faciles d’entretien pour nous permettre de nous consacrer à la vie sociale à l’intérieur des murs.   

Difficile pour le moment d’identifier les facteurs qui ont provoqué l’éclosion du hiving. La venue des nombreux travailleurs autonomes sur le marché a été évoquée, ainsi que l’augmentation de la taille des familles, la vie autour d’internet et des ordinateurs portables, le retour en force des jeux de société et bien sûr, la pire récession depuis les années 30.

Mais la plupart des spécialistes sont d’accord sur un point : le hiving est là pour rester. 

(Photo Wikipedia)