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Réplique des propriétaires aux estimations de la Régie

Si la Régie du logement leur imposait les taux d’ajustement de loyer annoncés jeudi dernier (voir billet La Régie propose des hausses de loyer modestes), 70 % des propriétaires de logements affirment que les montants seraient insuffisants compte tenu de l’évolution de leurs dépenses d’exploitation.

C’est la conclusion d’un sondage organisé par la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), entre le 13 et le 20 janvier, auquel ont participé 1596 propriétaires.

Selon le sondage, entre 52 % et 69 % des propriétaires (selon le type de chauffage et si celui-ci est inclus ou non dans le loyer) prévoient transmettre à leurs locataires des avis d’augmentation de loyer supérieurs aux estimations de la Régie du logement.

D’après la CORPIQ, « pour la première fois en près de 30 ans d’existence, la Régie du logement autorisera, lors d’une fixation de loyer, seulement 2,42 $ d’augmentation de loyer mensuelle pour chaque tranche de 1000 $ de travaux dans un logement ou dans l’immeuble. Le taux, qui a été graduellement réduit au fil des ans, n’était jamais descendu sous les 3 $ auparavant et s’établissait à environ 10 $ jusqu’au début des années 90. Avec le taux 2010, il faudrait donc patienter 413 mois (34 ans) pour qu’un propriétaire recouvre son investissement. »

La CORPIQ n’est pas d’accord avec l’importante baisse de 7,9% dans le cas du chauffage au mazout : « La Régie du logement calcule une moyenne des prix du mazout sur 12 mois, incluant la chute des prix de l’été 2009, alors que les véritables coûts pour les propriétaires dépendent des mois de consommation, lors desquels les prix ont été plus élevés », rappelle le porte-parole de la CORPIQ. « De plus, bien des propriétaires n’avaient pas transféré à leurs locataires la totalité des augmentations de prix du mazout en 2008, afin d’éviter des départs massifs. »

Quant aux augmentations de taxes, la CORPIQ reste perplexe : « Le transfert intégral des taxes aux locataires est permis, mais cela ne signifie ni revenus supplémentaires pour le propriétaire, ni amélioration des conditions d’habitation pour le locataire. Ce transfert viendra surtout réduire la capacité de payer des locataires avant même que le propriétaire ait pu inclure sa propre hausse de loyer.»

Nous reviendrons plus tard sur d’autres données du sondage de la CORPIQ.

De son côté, l’Association des propriétaires du Québec (APQ) insiste : les propriétaires doivent immédiatement refiler aux locataires une partie de l’augmentation des taxes scolaires et foncières. Cette année, pas l’année prochaine! Sinon, ils payeront, seuls, la totalité des augmentations. 

L’APQ suggère une augmentation de loyer supérieure à toutes celles de la Régie du logement, dont la plus haute était de 1% pour les logements chauffés à l’électricité.

« L’APQ croit qu’une hausse de 3 % en moyenne ne serait pas exagérée. A ce montant, nous devons ajouter les hausses de taxes foncières et les travaux majeurs effectués dans les immeubles », affirme Martin Messier, président. « Comme propriétaires nous devons hausser nos loyers pour tenir compte de l’augmentation de nos coûts. Cela est essentiel si nous voulons maintenir nos immeubles en bon état. »

De quoi défriser les locataires! J’en connais qui vont mal dormir.

L’APQ rappelle que les propriétaires peuvent toujours recourir au formulaire de calcul d’ajustement de loyers en format Excel que l’on télécharge à partir du site. www.apq.org. C’est gratuit. Info : 1-888-382-9670.