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Le roseau, l’Irak et les marais

L’histoire ne dit passi, vivant à l’écart du monde, ces Irakiens ont pu échapper aux griffes deSaddam Hussein ou de George W. Bush. 

Reste que leursjournées consistent à se déplacer à bord d’embarcations entre des millions etdes millions de roseaux (4 à 5 mètres de haut), dans les méandres d’un immense marécage, en s’adonnantà la pêche et à la chasse. Le soir, ils retournent dormir dans leurs huttesfabriquées à partir d’un matériau de construction aux vertus méconnues :le roseau.

Ces gens vivent dansle Sud de l’Irak comme leurs ancêtres vivaient…..5000 ans avant Jésus-Christ!Moi, ça me scie les jambes quand je lis un truc comme ça.

Les marais se trouventen marge du Chatt Al-Arab, un long cours d’eau traversant un delta où sejettent un tas de fleuves et de rivières, comme l’Euphrate et le Tigre, avantde se jeter dans le golfe Persique.

L’eau est peuprofonde. Seulement 50 centimètres à certains endroits. Mais les habitants desmarais ne peuvent circuler qu’en barques. Le fond est trop boueux.

Sur les îlots deterres, ils ont érigé leurs maisons. Comment s’y prenaient-ils? Ils alternaientsur l’éponge boueuse du sol couches de roseaux tressés et couches de terre,laissaient sécher le tout au soleil et voilà! Les fondations étaient « coulées ».

Ensuite, ilsfabriquaient le plancher, le toit et les murs à l’aide de nattes tressées. Lespiliers et les poutres étaient des tiges de roseaux liées entre elles.

Les maisons doivent êtredrôlement solides quand on connaît la force d’un roseau!

La forme des maisons ressembleun peu à celle de nos étables, c’est-à-dire tout en longueur.  

Le bouquin dans lequelj’ai puisé l’information -titre Les premières cités aux éditions Casterman-date de 1985. La logique veut qu’au cours des 25 dernières années, un peu commepartout dans le monde en milieu rural, beaucoup d’Irakiens ont quitté lesmarais du Chatt pour aller s’installer à Bagdad ou ailleurs. Mais quand on saitque celui qui dirigeait le reste du pays s’appelle Saddam Hussein, ou quel’étranger se proclamant le sauveur des Irakiens a fait apparaître l’enfer, enl’occurrence George W. Bush, a-t-on vraiment envie de sortir de son marécage?

Pour avoir une petite idéede la vie dans un marécage, il y a le film français Les Enfants du marais avecMichel Serrault et Jacques Villeret. Excellent film!

La photo n’est pas le Chatt El-Arab, mais ça ressemble drôlement à ce que vous verriez si vous alliez faire un tour dans les marais du Sud de l’Irak.  Sauf que les îlots sont tous rapprochés les uns des autres. On dirait une petite forêt.