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Lac, dis-moi d’où vient ton nom!

 

Bien souvent, chalets et maisons de campagne se dressent au bord d’un lac. Et tous nos étés se passent sur et autour de ce lac. Canotage, motomarine, ski nautique, natation, pêche, promenades, bavardages. Le lac, on le connaît comme le fond de sa poche! Sauf qu’on ignore pourquoi il s’appelle Lac Simon, Lac Mégantic, Lac Etchemin.

À partir d’aujourd’hui, je vous écrirai de temps à autre des billets vous expliquant l’origine du nom de plusieurs lacs du Québec. Pas tous, évidemment! Vu le nombre, on ne s’en sortirait pas. On y va au pif!

Se baignant dans la région de l’Outaouais, au nord-ouest de Montebello, le lac Simon s’étire sur près de 12 kilomètres de longueur. Autrefois, ses eaux transportaient des milliers de billots de bois à destination des scieries de Hull.

On ne s’entend pas trop sur l’origine du nom.

Selon Wikimapia, le Métis Amable Leblanc épousa dans les années 1800 l’Iroquoise Marie-Louise Cimon, nièce d’un chef amérindien d’Oka. Huit familles s’établirent avec le couple au centre d’un beau grand lac situé à 75 milles au nord-ouest d’Oka (probablement sur l’île du Canard Blanc). Trois de ces familles avaient un lien de parenté avec Marie-Louise Cimon. Naturellement, les gens d’Oka et de Montebello en arrivèrent à désigner le cours d’eau par les mots lac Cimon, la lettre C cédant la place à la lettre S avec les années.  

Selon la Commission de toponymie du Québec, le cours d’eau portait le nom de Lac Barrière en 1863. Puis, on le désigna à la fois par les noms de Lac Simon et Lac Barrière. Finalement, la partie nord retint le nom de Simon et la partie sud celui de Barrière.     

Le site Grandquébec.com y va de sa propre histoire. Au début des années 1800, un Iroquois d’Oka répondant au nom de Charles Kanawato adopta un enfant abandonné, né à Grand Portage. Prénom Simon, mais on ne dit pas si l’enfant s’appelait déjà ainsi ou si c’est l’Iroquois qui lui aurait donné ce prénom.

Adulte, Simon Kanawato aurait été chassé du village avec sa famille. Il émigra sur l’île du Canard Blanc au centre du lac qui prit son nom. Monseigneur Ignace Bourget le maria en 1838 à Oka. Simon Kanawato serait enterré au cimetière de Hartwell.
Mesurant 20 kilomètres de long sur 7 kilomètres à l’endroit le plus large, jouissant d’une profondeur de 75 mètres, le Lac Mégantic se trouve près de la frontière américaine, à une heure en auto de Sherbrooke, dans les contreforts des Appalaches. Le mot Mégantic proviendrait du mot abénaqui « Namesokanjik » qui signifie emplacement débordant de poissons. Quand on prononce les deux mots, on sourit. Une ressemblance s’impose. Par contre, c’est moins évident avec l’hypothèse voulant que le lac tire son nom du mot « Namagontekw » qui veut dire lac à la truite saumonée.  
Plus petit, le lac Etchemin de la région de Québec s’étend sur une distance de 5 kilomètres sur une largeur d’un kilomètre maximum et atteint la profondeur de 31 mètres. Le mot Etchemin tire son origine du mot Etemânkiaks qui désigne une communauté abénaqui, « c’est-à-dire ceux de la terre de la peau pour les raquettes vivant à Etemânki, autrement dit, à l’endroit où il y a beaucoup d’orignaux et de caribous dont les peaux font de très bonnes raquettes. De là, les Français les appelèrent Eteminquois et plus tard Etchemins », comme l’explique le site de la municipalité de Lac Etchemin. D’ailleurs, on a retrouvé le mot « Etmanki » dans les papiers de Samuel de Champlain écrits en 1608 lors de son premier voyage en Nouvelle-France.

Bon, on s’entend pour dire qu’il y a un monde entre Etchemin et Etmanki. C’est fou comme le temps prend parfois plaisir à tordre les mots.