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La révolution du télécocooning

Nous sommes au cœur d’une révolution planétaire et c’est fascinant à suivre! Internet, Webcam, Facebook, Twitter, Iphone, Ipad.

Plus ça change, moins c’est pareil.

Avant on restait chez nous, doudou sur le dos et pantoufles aux pieds. Si on s’ennuyait, on sautait sur le téléphone. Fini ce temps-là! Les canaux d’échange se multiplient. Ils connectent les bipèdes à mains préhensiles entre eux et réduisent le globe terrestre à un gros village.

On fait du cocooning à distance.

S’ensuit un paradoxe incroyable : sans quitter leur chez soi, les adeptes du cocooning se rapprochent les uns les autres, peu importe l’endroit où ils se trouvent sur le coco terrestre. Turcs, Japonais, Africains, Norvégiens, Brésiliens, Australiens, etc. Le changement est tellement gros qu’on a de la difficulté à le visualiser.

Exemple : Igor à Moscou écrit à Mélanie qui habite le fin fond d’un rang à Stoke en Estrie. « Hier soir, je me suis fait tremper dans mon bania (bain à vapeur) en dégustant un samovar. » Mélanie répond : « Moi, je me suis tapé l’émission Tout le monde en parle. Attends que je t’explique! » En supposant qu’Igor et Mélanie maîtrisent l’anglais, bien sûr.

Le Japonais Ichiyo Habuchi a collé un terme à ce phénomène: télécocooning.

On n’a pas idée de la force de ce changement de mode de vie. Prenez par exemple les tremblements de terre en Haïti et au Chili. Sans quitter leur maison, des centaines de personnes sont venues en aide aux sinistrés. Par un simple clic sur le clavier ou la souris. Les experts appellent ce réflexe « la générosité intégrée. »

Des groupes terroristes ont pu recruter aux quatre coins de la planète de nouveaux membres qui, jusque-là, se prélassaient en pantoufles dans leur cocon. Un peu sombre comme conséquence, mais bon!

Avez-vous lu mon dernier billet sur le vin? Des gens séparés par des centaines de kilomètres de distance échangent des connaissances en l’espace de quelques minutes. Mieux : ils participent à une dégustation de vin virtuelle. Pierre Levy utilise le terme anglophone “Collective Intelligence” pour décrire le besoin des membres de ces communautés virtuelles d’échanger sur leurs passions et leurs centres d’intérêt.

Pour souligner l’arrivée de 2010, le site  www.trendwatching.com avait dressé une liste des tendances qui devraient se dessiner d’ici la fin de l’année. J’ai retenu les deux plus intéressantes.

La publicité est appelée à se métamorphoser. Elle prendra la forme d’une conversation entre l’entreprise et le client, ce dernier confortablement installé chez lui.

Puis, les critiques d’art perdront leur influence car les gens, grâce aux services de messagerie instantanée, s’échangeront leurs opinions sur le dernier spectacle de Martin Matte ou du Cirque du soleil en un temps record. Les critiques survivront à condition qu’ils adoptent l’échange comme mode d’information avec leur public. D’ailleurs, c’est déjà commencé avec les blogues.

Du site, j’ai aussi retenu un paragraphe qui en dit long: « Les consommateurs sauront ce qu’il se passe et où les choses se passent, encore plus rapidement qu’avant. Aujourd’hui nous pouvons suivre l’itinéraire d’un colis ou d’une pizza sur Internet. Nous pourrons bientôt être tenus au courant des retards de train sur Twitter et profiter de la localisation par GPS de nos amis. »

La révolution du télécocooning est d’autant plus belle que la prophétie voulant qu’Internet isole des milliers d’êtres humains du reste du monde ne s’est pas matérialisée. Au contraire! Les sites d’échanges sociaux poussent les gens à se voir davantage pour se payer un trip de cocooning à plusieurs.

« 2010 sera l’année des sites de réseaux sociaux pour se faire des contacts dans la vraie vie, l’année des événements organisés sur Internet pour rencontrer des gens dans le monde réel. Internet ne servira que de forum pour faire connaissance avec des personnes qui partagent les mêmes centres d’intérêt. »

Télécocooning! Retenez bien le terme. On va y revenir.