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La réno comme thérapie

L’homme travaillait comme un fou. Durant les campagnes électorales, ça pouvait aller jusqu’à sept jours par semaine, douze à quatorze heures par jour. L’homme était un professionnel en relations publiques.

Un beau jour, il a été pris d’étourdissement. Sa vue se brouillait. Il ne voyait presque plus rien. Direction hôpital. Examen par-dessus examen. Fallait trouver la cause. Déception. Les médecins n’ont rien trouvé, c’est-à-dire qu’ils n’ont pu établir un diagnostic clair et précis.

L’homme a été renvoyé chez lui avec plusieurs prescriptions. Trois sortaient du lot:

  1. réduire les heures au travail,
  2. diminuer sa portion de viande rouge aux repas et, surtout,
  3. trouver un loisir pour évacuer le stress négatif du corps.

L’homme s’est tourné vers l’ébénisterie. La fabrication de meubles l’avait toujours intrigué. Il a commencé seul, dans son sous-sol, à son propre rythme. De l’ébénisterie il est passé au bricolage, puis à des travaux de rénovation.

Il adorait ça, qu’il m’avait dit. Ça le reposait, qu’il m’avait dit. Détente totale. Sérénité retrouvée. Il est toujours resté un professionnel en relations publiques, mais il avait un loisir à présent. Un exutoire.

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L’année suivante j’ai croisé une fille dans un autobus qui, de jour en jour (on faisait le même trajet), m’a raconté une période de sa vie. Elle avait connu une adolescence assez difficile. Cela l’avait conduite à des drogues fortes, à une longue déprime et, de mémoire, à un conflit familial.

Un beau jour, elle s’est mise à fabriquer des meubles en carton. Elle y pensait depuis longtemps. De fil en aiguille, elle est passée à des travaux plus généraux. Elle découvrait qu’elle était habile de ses doigts.

Son état affectif s’est amélioré. Son nouveau loisir en était-il la cause? Elle ne pouvait le jurer, mais chose certaine, disait-elle, elle a adoré fabriquer des meubles en carton. Ça lui faisait du bien, disait-elle.

L’une de mes anciennes amies savait depuis sa tendre enfance qu’elle était douée pour le travail manuel. C’est elle qui faisait tous les travaux de rénovation à la maison une fois en couple. Elle aimait tout ce qui touchait à la rénovation, y compris le magasinage.

«Chaque fois que je mets les pieds chez Rona, Home Depot ou Canadian Tire, je deviens toute excitée, me disait-elle, il n’y a rien que j’aime autant que de circuler dans les quincailleries de grande surface quand j’ai un début de déprime. J’y passerais des heures.»

Je suppose que c’est le cas pour tous ceux et celles parmi vous qui ont régulièrement les deux mains sur un outil.

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