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Sauver la Terre chez soi

L’un des premiers maires de Laval me racontait un jour qu’il avait de la difficulté à comprendre le mode de vie de son fils. Pourquoi une maison si grande? Pourquoi tout ce matériel à l’intérieur? Pourquoi s’achète-t-il autant de choses?

Un jour, le maire demanda à son fils : «Pourquoi t’abonnes-tu au câble?» Tu ne regardes jamais la télévision. Tu es toujours en train de travailler. Tu n’as pas le temps de t’installer devant le téléviseur.» Et le fils de lui répondre : «C’est vrai, tu as raison. Mais peut-être qu’un jour, j’aurai le temps. Alors, j’aurai le câble.»

L’ancien maire me racontait tout ça avec un air de découragement. Mon fils s’achète des choses au cas où il en aurait besoin un jour, peux-tu m’expliquer ça, me disait-il.

Le fils de cet ancien maire est un pur boomer. Il appartient à cette génération où la taille de la maison et le luxe intérieur étaient signe de réussite sociale. Ce n’est ni bon, ni mauvais. C’était juste comme ça à l’époque.

Or, cette attitude a malheureusement contribué à l’accélération du changement climatique qui menace tous les peuples de la terre. La «gourmandise» du fils du maire et celles des millions de boomers ont accéléré l’extraction des ressources naturelles, pourtant limitées, et l’émission de gaz à effet de serre. Car la maison, sans comportement durable, est un gros pollueur.

Le secteur du bâtiment est un gros consommateur d’énergie, comme l’explique l’équipe de Via Capitale: «Globalement, à cause de notre climat et de nos habitudes de vie, le secteur du bâtiment représente 33% de la consommation énergétique, 50% des ressources naturelles extraites, 25% des déchets enfouis, 35% des gaz à effet de serre produits, et 10% des particules en suspension. Les années d’occupation d’une maison peuvent contribuer jusqu’à 90% des impacts environnementaux du cycle de vie.»

Pour freiner la dégradation biologique de la Terre, les propriétaires de résidences doivent réduire leur appétit afin de réduire les GES et la demande humaine en ressources naturelles.

Un article de l’Agence France-Presse paru en août 2015 exprime très bien le problème. On lit: «Cette année, il aura fallu moins de huit mois à l’humanité pour consommer toutes les ressources naturelles renouvelables que la Terre peut produire en un an», déplorait l’organisme Global Footprint Network, «une indication claire que le processus d’épuisement des ressources naturelles s’accélère».

Un peu plus loin, on lit : «En 2030, si les émissions mondiales de gaz carbonique (CO2) ne diminuent pas, la population mondiale aura englouti son «budget écologique» dès le 28 juin. En revanche, «si nous réduisons nos émissions de CO2 de 30%» par rapport à leur niveau actuel, le «jour du dépassement» sera reculé au 16 septembre, selon l’ONG.

Il faut donc, tous et toutes, adopter un comportement durable en réduisant notre empreinte carbone, c’est-à-dire ne consommer que selon nos besoins. Et cela s’applique à la gestion de nos maisons.

Photo: istock.com