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Sa cour était devenue un aéroport

Bien installée dans son solarium ou assise sur les marches extérieures, mon ancienne conjointe voit les oiseaux arriver du sud les uns après les autres. Venant du bois tout à côté, ils défilent dans sa cour. Ça gazouille, ça voltige, ça se chamaille.

iStockphoto LP
iStockphoto LP

Pour elle, c’est le retour à la vie après un hiver interminable. C’est une nouvelle tranche de son existence qui s’amorce. Cela se répète tous les printemps.

Nous sommes en avril, le meilleur moment de l’année pour identifier les oiseaux car les arbres sont nus. Alors, mon ancienne conjointe se dépêche. Elle passe beaucoup de temps à la fenêtre ou à l’extérieur.

Elle peut identifier la plupart des oiseaux qui se croisent dans sa cour et se précipitent sur les mangeoires. Sinon, elle fouille dans ses livres.

Parfois, elle prête l’oreille pour repérer les espèces car elle connaît beaucoup de chants. Tiens, les Parulines sont arrivées! Tiens, les Grives sont arrivées.

Elle dépose régulièrement sur Facebook des photos, des histoires, des impressions. Observer les oiseaux est un art de vivre en soi. Ces animaux ailés apportent joie de vivre, sérénité, relâchement face aux soucis quotidiens. Bref, tout ce qui réduit le stress.

Casarazzi
Casarazzi

Mon ancienne conjointe s’est fait bâtir sa propre maison à la campagne, en Estrie. Elle a quitté la ville car elle voulait attirer le plus grand nombre d’oiseaux possible, et les nourrir, et les observer, et les écouter chanter.

Une fille que j’ai bien connue aimait  aussi  attirer les oiseaux chez elle.  «La cour est devenue un aéroport, ça atterrit de partout», m’avait dit son conjoint de l’époque.

Pour l’avoir vécu, je vous le dis. Reconnaître un oiseau à son plumage ou à son chant peut sembler  «niaiseux», mais on finit par se laisser prendre au jeu. Et le jeu devient une passion. Cela ne change pas une vie, mais celle-ci devient un tantinet plus colorée.

Imaginez-vous confortablement installé sous le toit d’une pergola, d’un pavillon ou d’un abri de jardin, sur une terrasse ou au bord de la piscine, devant un thé ou une coupe de vin, les lunettes d’approche devant les yeux  et les oreilles à l’affût du moindre chant. La grosse vie sale quoi.

Chose certaine, les oiseaux nous procurent un plaisir plus, comment dirais-je, plus agréable que les ÉCUREUILS. Les fidèles de ce blogue savent à quoi je fais allusion.

Il y a plusieurs années, j’ai passé une longue fin de semaine dans une auberge de la région de St-Donat, dans les Laurentides au nord de Montréal. La propriétaire avait aménagé toute la propriété  -avec son défunt mari-  en fonction de l’observation des oiseaux.

Si vous aviez vu le nombre d’espèces qui atterrissaient dans la cour!  Au petit matin, c’était une explosion de couleurs et de chants. De mémoire, l’endroit s’appelait: Grand-maman z’oiseaux.

Depuis, les ornithologues amateurs se sont multipliés au Québec. On ne compte plus les bouquins consacrés à l’ornithologie et à la construction de mangeoires et de nichoirs. D’ailleurs, si vous aimez bricoler, vous aurez de quoi vous amuser.

Voici quelques titres choisis au hasard si vous voulez vous familiariser avec l’ornithologie. De plus, chacune des régions du Québec possède son club d’ornithologie dont les membres pourront vous donner un coup de main. Sans compter qu’Internet regorge de sites consacrés à l’observation des oiseaux.

Bâtir pour les oiseaux de France et André Dion
Nichoirs pour oiseaux, abeilles, bestioles de Derek Jones
Nichoirs et mangeoires de Mark Ramuz et Frank DelicataPhoto: Casarazzi