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C’était son chalet à lui…et ses coyotes!

Bruno avait peu d’argent. Bohémien, il se promenait de ville en village en offrant ses services d’artiste-peintre. Sa spécialité : peindre les vitrines des commerces. Il a traversé l’Amérique en pick-up ou en tente-roulotte. Parfois avec ses enfants. Il a décroché des contrats de la Gaspésie à la Nouvelle-Orléans en passant par la Floride.

Une vie dont tout hippie des années 60 rêvait. L’idéal du Flower Power de l’époque. « On the road again » chantait Richard Séguin en hommage à Jack Kerouac, poète beatnik par excellence.

Une vie de pleine liberté, mais une vie de misère aussi. Il vivait au jour le jour, sans savoir parfois s’il aurait de quoi à manger à la fin de la semaine.

Devenu trop vieux, vidé de son énergie d’avoir tant voyagé et d’avoir tant bu, Bruno s’est installé dans un appartement minable de l’Estrie. Sauf que les contrats ont fini par le lâcher. Ses clients disparaissaient. Bruno n’avait plus d’argent pour payer son loyer.

Un beau jour, il a dégoté une vieille roulotte (ou maison mobile si vous préférez). Pour pas cher je suppose. Il avait peut-être profité de la manne d’un dernier gros contrat.    

Il a négocié avec un agriculteur et, ne me demandez pas comment, il a réussi à le convaincre de le laisser s’installer sur sa terre, pas très loin de sa maison.

Quand j’ai connu Bruno, sa roulotte était déjà installée. Je suis allé le voir deux fois. Un soir, il avait construit un grand feu devant sa roulotte. Il avait passé la soirée à nous raconter ses péripéties d’artiste voyageur à travers l’Amérique pendant que les guimauves brûlaient au-dessus du feu.

Juste avant, à la brunante, on avait entendu les coyotes hurler. L’après-midi, on s’était promené sur la terre de l’agriculteur, le long d’un ruisseau et dans une partie du bois. La journée avait été formidable.

La deuxième fois, c’était au Jour de l’An. Nous avions couché dans la roulotte. Le matin, on avait aperçu les coyotes au loin dans la neige.

Bruno n’était pas un ange, il est mort pauvre avec des créanciers à ses trousses. N’empêche que depuis Bruno je me dis souvent que, même si on n’a pas d’argent pour s’offrir un chalet ou une maison à la campagne, il reste toujours la roulotte. C’est faisable.

Oubliez Bruno et ses f rasques! Admettons que vous êtes un baby boomer et que votre rêve est de finir vos jours à la campagne. Mais vous n’avez pas d’argent. Il est toujours possible de négocier avec un agriculteur pour l’installation d’une roulotte ou d’une maison mobile, moyennant une somme d’argent mensuelle ou en retour de services rendus. Même un membre de la génération X peut y trouver son compte en offrant un été à la campagne aux membres de sa famille.

Prochain billet : la plus belle des roulottes.