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C’est la fiesta dans le garage!

Des gens entreposent des plantes dans un garage, d’autres y aménagent un atelier mécanique ou artistique, d’autres le louent à un voisin, un parent ou un ami. Le garage est devenu multidisciplinaire.

iStockphoto LP
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Des musiciens se servent même du garage comme studio. C’est à vérifier, mais je crois qu’un bon nombre de séances de répétitions du premier album de Beau Dommage ont été tenues dans un garage. Des perles comme La complainte du phoque en Alaska, Tous les palmiers et Le géant Beaupré auraient résonné entre les murs d’un garage.

L’utilisation la plus inusitée, je l’ai trouvée dans le bouquin Un cœur invaincu de Mariane Pearl à la page 49. Voici l’histoire:

«Ces dernières années, ma mère avait acquis une certaine réputation à Paris pour les fêtes cubaines clandestines qu’elle organisait le dimanche, fêtes si populaires qu’il pouvait y avoir plusieurs centaines de personnes dehors, sur le trottoir, attendant pour entrer. On y rencontrait des militants de gauche et des gens de droite, des hommes d’un certain âge portant costume, chapeau et chaussures vernies, des femmes aux gants blancs et en jupes à volants. Certains venaient avec des enfants, d’autres avec des chiens. Et tout le monde dansait.

«C’était la mission que s’était donnée ma mère: bannir la solitude et la grisaille qui étouffent parfois Paris le week-end, et réunir tout le monde sous l’aile chaleureuse de cette musique cubaine qu’elle aimait tant.
«Pour ses soirées, Marita puisait son inspiration dans les guatèques, les fêtes paysannes traditionnelles de Cuba. Chaque dimanche, elle occupait un espace, un garage par exemple, et le changeait en une sorte de décor de film. Elle tendait au plafond une corde à linge où elle suspendait des vêtements (t-shirts, lingerie, etc.) pour évoquer ces maisons communautaires de La Havane appelées solares. Elle installait des bars où l’on servait des mojitos et des tables chargées de porc rôti et de manioc, d’arroz con pollo. Divers musiciens montaient sur l’estrade, et chantaient… »

Un mot sur le livre: Mariane Pearl était la femme du journaliste Daniel Pearl, assassiné par des extrémistes musulmans au Pakistan en février 2002. Le bouquin se lit comme un suspense au fur et à mesure que l’auteure raconte sa vie avec son mari et les derniers jours avant sa mort. De plus, c’est un excellent témoignage sur la mentalité des musulmans extrémistes et de ce pays peu connu qu’est le Pakistan. Je vous le recommande.

Référence : Pearl, Mariane. Un cœur invaincu, éditions Plon, Paris, 2003 pour la traduction française, 312 pages

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