PUBLICITÉ

Ces fenêtres qui tuent

iStockphoto
iStockphoto

Les médias annonçaient récemment la mort de la photographe britannique Kate Barry, 46 ans. Si le nom n’évoque rien de précis, il éveille un soupçon de curiosité lorsqu’on apprend que Kate Barry était la fille de la chanteuse et actrice britannique Jane Birkin, connue du côté francophone à titre de conjointe du défunt chanteur français Serge Gainsbourg, avec qui elle avait interprété le classique «Je t’aime moi non plus», chanson fétiche des baby boomers. Un air velcro, peu de paroles et d’interminables soupirs….

La fille de Jane Birkin est morte par défenestration, c’est-à-dire qu’elle a fait une chute mortelle, à partir du quatrième étage, à travers une fenêtre. Suicide ou chute accidentelle? L’enquête le dira.

Le chanteur de charme Mike Brant, interprète de classiques comme «Laisse-moi t’aimer» ou «Qui saura», est mort de la même façon que la fille de Jane Birkin. Le 25 avril 1975, il tombait d’un sixième étage à Paris. Il avait 28 ans. Wikipedia raconte: « Soigné pour dépression, Mike Brant avait en effet cessé de prendre les psychotropes qu’on lui prescrivait depuis sa première tentative de suicide parce qu’ils le faisaient grossir et seule la drogue le maintenait dans un équilibre précaire. Se sentant mal, il aurait cherché de l’air et aurait trébuché sur le balcon, passant au-dessus de la balustrade du jardin, le treillage en bambou fixé à la rambarde du balcon se brisant sous son poids (l’ironie veut que l’appartement du sixième étage étant légèrement en retrait de la façade, le balcon de l’étage inférieur aurait pu arrêter sa chute).»

Il y a la mort de Connor Clapton, cinq ans. Il était le fils du guitariste rock Éric Clapton, auteur des succès «Layla» et «Wonderful Tonight». La nouvelle avait fait le tour de la planète car le père est une méga star.

La veille du drame, Eric emmène fiston au cirque. C’est la première fois qu’il sort seul avec lui. Il a adoré. Pour la première fois, il s’est senti comme un père. Le guitariste était redevenu sobre à l’époque. Il déclare à la mère de Connor que, pour les vacances à venir, il veut s’occuper de son fils tout seul. Lori, la mère du garçon, est une admiratrice du guitariste.

Eric va coucher au Mayfair Regent, situé sur Park Avenue. Il veut emmener fiston au zoo de Central Park le lendemain. Le téléphone sonne vers 11 heures. Eric décroche. Lori est hystérique à l’autre bout du fil. Connor est mort, lui lance-t-elle.

Connor et sa mère habitent à une dizaine de rues. Eric remonte Park Avenue en courant. On lui raconte les circonstances du drame.

«Le salon principal avait, sur un des côtés, une baie qui allait du sol au plafond, et qu’on pouvait faire basculer pour la nettoyer, raconte Eric dans son autobiographie. Mais il n’y avait pas de rambardes devant les fenêtres, car l’immeuble était privé et échappait aux normes habituelles de construction. Ce matin-là, le concierge nettoyait les vitres et les avait temporairement laissées ouvertes. Conor courait dans l’appartement, jouant à cache-cache avec sa nourrice, et pendant que Lori était occupée par le concierge qui l’avertissait du danger, il était tout simplement entrée en courant dans la pièce et était passé par la fenêtre. Il était tombé de quarante-neuf étages et s’était écrasé sur le toit d’un bâtiment adjacent de quatre étages.»

À propos, si la communauté du rock et les années 60 et 70 vous fascinent, vous ne pouvez passer à côté de l’autobiographie de Clapton. Tapez Conor Clapton sur Youtube et vous obtiendrez l’histoire plus complète.

Références
Clapton, par Eric Clapton, Buchet et Chastel, Paris, 2007, 319 pages

Photo : iStockphoto LP