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Le style Shaker en vedette

Wikipedia (Richard Taylor)
Wikipedia (Richard Taylor)

Quand on pense mobilier Shaker, la première image qui nous vient en tête est un intérieur rustique et austère, presque repoussant: table et chaises brunes, mur blanc et plancher de bois, cuvette blanche pour se laver, un balai posé contre le mur et une balle de laine solitaire sur une couverture patchwork. Ne manque que le chat pour faire rouler la balle de laine.

Pourtant, les artisans parmi les Shakers sont reconnus comme des maîtres du design chez nos voisins du Sud. Des ébénistes de réputation tentent de recréer leurs œuvres exposées dans différents musées. Les pièces d’époque valent une fortune.

Il est vrai que, comparativement au design contemporain où s’éclatent le verre et l’acier, le style Shaker fait figure d’enfant pauvre. Dépouillé et sobre, il est un exemple parfait de la  simplicité volontaire. C’est du moins l’impression que nous avons. Mais suffit de regarder d’un peu plus près et déjà l’impression se fait moins rugueuse.

D’abord, il est faux de prétendre que le brun est l’unique couleur de la palette Shaker. Les livres consacrés à ce style de décoration nous renvoient des meubles violet, jaune, rouge, bleu. Parfois, le brun d’une armoire ou d’un cabinet se détache sur un panneau fixé au mur et d’une couleur éclatante. Exemple: un coffre brun s’allongeant sur un fond orange. 

Ceux et celles parmi vous qui ont vu le film La liste Schindler de Steven Spielberg se souviennent de la petite fille habillée en rouge. Pourquoi? Parce que tout le film se déroule en noir et blanc. La robe rouge de la fillette tranche sur le fond sombre de l’écran. L’effet est saisissant. L’effet d’un objet de couleur vive comme le rouge et l’orange dans une cuisine ou une chambre Shaker procède du même principe.

En parcourant le livre Storage and Shelving, The Shaker Way, de l’ébéniste Kerry Pierce, consacré à la confection de meubles Shaker, nous avons renoué avec le génie pratique des artisans de cette communauté religieuse: le tableau à clés accroché au mur, les meubles de rangement pour les couvertures,  la commode pour les bijoux, le coffre au bout du lit, les fameuses armoires grandes et solides. Tous ces meubles sont reconnus pour leur légèreté car les Shakers privilégiaient l’utilisation du pin. Les célèbres boîtes ovales restent peut-être le symbole le plus représentatif du style Shaker.

iStockphoto
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Le style Shaker se reconnaît également aux fameux crochets faisant le tour d’une pièce. Appelé Peg Rail, ce système d’organisation est d’une utilité désarmante. On y accroche vêtements, outils, cordes et autres accessoires. Sans compter les chaises et, bien souvent, une armoire et une bibliothèque minuscules suspendues dans le vide. De cette façon, tout le plancher est libéré, ce qui procure davantage d’espace pour les déplacements et les travaux ménagers. Les Shakers avaient horreur de la poussière, semble-t-il, ils étaient obsédés par la propreté.

Wikipedia (Tom Allen)
Wikipedia (Tom Allen)

Si vous adoptez le style Shaker, rien ne vous empêche de vous en servir comme toile de fond et d’y ajouter des éléments plus modernes sans sombrer dans une élégance trop contemporaine. Beaucoup de propriétaires américains ont réussi ce tour de force.

Les Shakers étaient une communauté religieuse ayant fleuri en Nouvelle-Angleterre dans les années 1700-1800.  Ils préconisaient un mode de vie austère, pratiquaient le célibat et croyaient à l’égalité des sexes. Leur système d’éducation faisait l’envie de beaucoup de parents vivant aux alentours des villages.

À ne pas confondre avec les Amish dont la plupart vivent en Pennsylvanie.

 

Références:

Storage and Shelving, the Shaker Way, Kerry Pierce, Popular Woodworking Books, Cincinnati, Ohio, 2009, 143 pages.

Wikipedia (anglais) aux articles Shakers et Furniture of Shakers.

 

Photos : iStockphoto LP, Wikipedia Richard Taylor (chaises) et Wikipedia Tom Allen (chambre)